Ils ont fait leurs premiers pas au Palais Bourbon et participé à leur première séance dans l'hémicycle. Andrée Taurinya et Quentin Bataillon ont été élus députés de la Loire le dimanche 19 juin dernier. Une semaine entre découverte, émotion et formalités administratives. Avec leur premier rendez-vous majeur : la première séance dans l'hémicycle pour la désignation du président.
Depuis mardi 28 juin, ils y sont ! Les deux nouveaux députés stéphanois, Quentin Bataillon et Andrée Taurinya ont fait leurs débuts à l'Assemblée nationale. De simples citoyens, ils sont devenus des élus de la République. Et cette législature s'annonce animée. Alors, pas de temps à perdre. Même si tous les parlementaires n'ont pas encore leurs bureaux, le planning est déjà chargé et il leur reste une foule de formalités à effectuer.
Une Stéphanoise au Palais Bourbon
Pour les deux nouveaux parlementaires stéphanois, les nuits sont courtes et les journées s'étirent. Ce mercredi matin, pour se rendre au Palais Bourbon, Andrée Taurinya a pris le métro, tout simplement. A peine arrivée, cartable en main, l'enseignante de La France Insoumise explique devoir encore régler une foule de démarches administratives. Cette première semaine à l'Assemblée nationale a bel et bien des airs de rentrée des classes.
Il lui faudra attendre encore un peu avant d'avoir son nouveau bureau. "Pour le moment tout n'est pas réglé. Je dois changer de sécurité sociale. Il y a une sécurité sociale spécifique aux parlementaires, ce que j'ignorais. Les formalités pour les titres de transport, les formalités pour ouvrir un compte destiné à recevoir les frais de mandat, les formalités pour récupérer le matériel numérique..." énumère la parlementaire. "J'ai mon petit cartable", indique l'enseignante avec le sourire.
La veille, les députés ont vécu le premier grand moment de la XVIe législature : l'élection de Yaël Braun-Pivet au perchoir. Lors de la première séance la députée stéphanoise a-t-elle été gagnée par l'émotion ? "C'est émouvant d'être là, au nom de celles et ceux qui m'ont élue (...). C'est un moment très solennel, très important et on en prend la mesure quand on est appelé pour aller voter". Siéger dans l'hémicycle, la députée donne aussi sa toute première impression. "On est très à l'étroit ! Ce n'est pas très confortable. Ce n'était pas ma place définitive, c'était une place provisoire. Ce sera aussi un grand moment la semaine prochaine quand nous serons à notre place définitive et que nous siègerons groupe par groupe."
Une première "en tant que député"
Habitué des lieux et à l'aise, le jeune élu de la majorité présidentielle Quentin Bataillon, 28 ans, arpente déjà les couloirs de l'Assemblée d'un pas assuré et déterminé. Mais l'émotion est pourtant bien présente car c'est la première fois que le jeune élu entre dans l'hémicycle "en tant que député", investi d'une lourde mission. "J'ai eu l'occasion de m'y rendre en tant que commissaire du gouvernement ou en tant que secrétaire général de groupe, ce n'est pas la même émotion," explique le nouveau député stéphanois.
"C'est lourd de responsabilité. L'attente des citoyens est importante. Il faut être opérationnel tout de suite", ajoute-t-il. C'est aussi un changement radical de vie : "il faut former une équipe, trouver un local en circonscription, réorganiser sa vie avec des voyages entre Paris et sa circonscription". Pour l'élu stéphanois, "c'est le juste équilibre qu'il faut trouver".
Et les enjeux sont importants pour le député de la majorité présidentielle : "C'est un mandat qui ne sera pas simple : avec une majorité relative, on va nous demander dans la majorité présidentielle d'être très présent dans l'hémicycle car chaque voix va compter!".
Depuis son ancien bureau, l'ancien salarié de l'Assemblée nationale et aujourd'hui député, prépare déjà son nouveau quotidien. Quentin Bataillon a choisi de travailler sur la réforme de l'audiovisuel public. Quant à Andrée Taurinya, féministe, elle espère travailler pour inscrire le droit d'avorter dans la Constitution.
Qui sont les deux nouveaux députés stéphanois ?
Lors du 2e tour des élections législatives, la candidate LFI investie par la Nupes, Andrée Taurinya, s'est imposée dans la 2e circonscription de la Loire, celle de Saint-Etienne Sud avec 263 voix d'avance sur son adversaire, le député sortant de la majorité présidentielle Jean-Michel Mis. Cinq ans après sa défaite face à Jean-Michel Mis, Andrée Taurinya a battu d'une courte tête le député macroniste sortant. Elle est la seule élue Nupes de la Loire. Ce premier mandat vient couronner une longue carrière de militante. A 59 ans, elle entre au Palais Bourbon et fait ses premiers pas de députée. Un succès après avoir échoué aux municipales de 2020 à Saint-Étienne puis aux élections départementales de 2021. Andrée Taurinya est également professeur de français depuis 25 ans au collège Jean-Dasté. Exit les cours à la rentrée prochaine : "maintenant je dois penser à lire la note qui m'a été envoyée pour la Commission des Lois, c'est bien loin de l'accord du participe passé", assure l'élue.
A 28 ans, Quentin Bataillon a été élu député de la 1ère circonscription de la Loire, celle de Saint-Étienne Nord, avec 52,10% des voix face à la candidate Nupes Laëtitia Copin. Sous la bannière présidentielle Ensemble, il a ravi à la gauche la 1ère circonscription de la Loire, détenue depuis 2007 par Régis Juanico. Benjamin de la majorité présidentielle, Quentin Bataillon décroche son premier mandat de député mais n'est pas pour autant un novice en politique. Il est notamment conseiller municipal depuis 2014 de la ville de Feurs Loire, dirigée par Jean-Pierre Taite. Ancien assistant parlementaire de la députée européenne Françoise Grossetête (UMP) en 2013, Quentin Bataillon est également été nommé au cabinet de Franck Riester, ministre de la culture. En juin 2020, il est également devenu secrétaire général du groupe "Agir ensemble" à l'Assemblée nationale.
Le reportage de C.Exbrayat et C.Lepoittevin