A Montluçon, la 2ème phase de déploiement de la vidéoprotection dans la ville vient de s'achever et la municipalité pense déjà à déployer des caméras supplémentaires. Mais ces installations ne plaisent pas à tout le monde : elles sont notamment dénoncées par l'opposition.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que les dernières caméras installées dans le cœur historique de Montluçon, place Notre-Dame divisent les passants. Certains adorent, d'autres détestent. La municipalité, elle, accélère leur déploiement.La deuxième phase s'est achevée il y a quelques jours avec 26 caméras qui s'ajoutent aux 13 installées en 2013. Ces équipements représentent un budget de 244.000 euros dont 40% de subventions. La municipalité attend d'ailleurs une aide au financement pour lancer la phase 3 qui comptera 21 caméras supplémentaires pour une addition de 54.000 euros.
"Notre maillage de la ville avec les caméras a été fait en étroite concertation avec la population" Indique Daniel Dugléry, le maire UMP de Montluçon, "c'est-à-dire que ce sont les citoyens qui nous disent dans quels secteurs ils aimeraient bénéficier de cette vidéoprotection."
Un dispositif dénoncé par l'opposition municipale
Au terme du déploiement, une soixantaine de caméras filmeront la ville. Ces investissements sont critiqués par l'opposition municipale.Pour Pierre Mothet, conseiller municipal d'opposition PC, "ça peut s'imposer dans certains cas quand on l'a jugé bon dans la concertation. Après, il faut aussi mettre en place des politiques d'accompagnement et de service public et elles ne sont pas là. On s'attaque aux conséquences mais pas aux causes."
Même scepticisme du côté de Nicolas Brien, conseiller municipal d'opposition PS : "les images ne sont pas toujours utilisables et on sait très bien qu'un jeune délinquant ou un forcené n'a jamais renoncé à commettre un délit simplement parce qu'il y avait des caméras de vidéosurveillance."
Ces caméras sont là pour assurer une vidéoprotection, ce qui signifie qu'il n'y a pas d'opérateurs pour observer les images en temps réel. Les vidéos sont effacées au bout de 30 jours et utilisées notamment dans le cas de procédures judiciaires.
Reportage : Christian Darneuville, René Thévenot, Quentin Maury. Intervenants : Daniel Dugléry (Maire de Montluçon (UMP), Président de la Communauté d'agglomération de Montluçon), Pierre Mothet (Conseiller municipal d'opposition (PC)), Nicolas Brien (Conseiller municipal d'opposition (PS), député suppléant de la 2ème circonscription de Montluçon)