Une centaine d'associations dénoncent «des placements abusifs» de jeunes autistes par décision de justice, suite à une procédure de l'Aide sociale à l'enfance (ASE), citant en exemple le cas d'une mère à qui ses trois enfants doivent être retirés.
Reportage. Le Conseil départemental de l'Isère «s'apprête à séparer et placer une fratrie de trois enfants atteints de Troubles Envahissants du Développement (une forme d'autisme)», selon le communiqué de ces 127 associations de familles de personnes autistes, dont Autisme France, Collectif Egalited, Sésame Autisme ou Collectif Autisme.Le juge, d'après le communiqué, nie les diagnostics et la mère est accusée de provoquer les troubles de ses enfants pour «toucher les allocations handicap» et «attirer l'attention sur elle».
Pour sa part, le médecin coordinnateur du Centre de ressources Autisme Rhône-Alpes, le Dr Sandrine Sonié, citée dans le communiqué, met en garde «contre les risques de traumatisme psychique et d'aggravation des troubles du développement dans une structure collective et non spécialisée».
Il s'agit là, s'insurgent les associations, «de l'application d'une mesure dont tout le monde sait qu'elle sera destructrice pour les enfants».
En attendant l'appel, une solution provisoire existe pourtant, souligne le communiqué: un placement familial chez les grands-parents. Mais le Conseil départemental n'a pas donné suite à cette requête.
Communiqué des associations
Les trois enfants, deux garçons de 6 et 9 ans et une petite fille de 4 ans, sont atteints de troubles envahissants du développement. L'une des nombreuses formes d'autisme. Leur placement dans un foyer d'accueil situé sur la commune de la Tronche n'aurait pas été décidé en raison de leur maladie mais bien du fait de soupçons de maltraitance pesant sur la mère.
Reportage d'Isabelle Colbrant et Jean-Pierre Rivet
Intervenants: Ghislaine Lubart, présidente Envol Isère Autisme; Frédérique Puissat, vice-présidente conseil départemental Isère
Cette action a tout du coup médiatique»
Suite à ces accusations, le département de l’Isère a souhaité réagir. Il a estimé que cette action avait «tout du coup médiatique». Il en a profiter pour rappeler que ses «services étaient en lien permanent avec les associations, les établissements accueillant des enfants autistes et les familles, et que ce n’était pas par le biais d’un communiqué de presse qu’il convienait de traiter ce genre du sujet», a-t-il précisé, lui aussi dans un communiqué.
Selon le département, «le communiqué des associations fait référence à des accusations lancées contre la mère de toucher les allocations handicaps. Jamais le Président ni la vice-présidente n’ont émis cette idée». Pour le conseil général, c’est le juge qui a décidé le placement de ces enfants sur certain nombre de motifs, et il n’aurait «d’autre possibilité que de respecter cette décision en opérant le placement».
Communiqué du département