Ce jeudi 4 avril démarre le procès du vol à main armée de la bijouterie Maty devant les Assises de Grenoble. En 2011, le commerce de la place Victor Hugo avait été attaqué deux fois, en janvier et en décembre. C'est le premier braquage qui est jugé. Quatre hommes, dont deux mineurs, comparaissent.
Le 12 janvier 2011, deux hommes encagoulés, gantés et armés font irruption dans la bijouterie vers 18h45, peu avant la fermeture. Sous les yeux des employés et des clients encore présents, ils fracturent plusieurs présentoirs, pour dérober les bijoux en présentation, et parviennent à prendre la fuite en emportant un pactole estimé à 50.000 euros.
Ces malfaiteurs sont ensuite repérés et pris en filature par un policier qui n'était pas en service ce jour-là. Il les poursuit jusqu'à la rue Docteur-Mazet, où les hommes se sont engouffrés dans l'entrée d'un immeuble pour vraisemblablement rejoindre un complice et se changer. Ce dernier, un jeune homme âgé de 22 ans résidant à la Villeveneuve, est interpellé le jour-même alors qu'il tentait de ralentir les policiers à la poursuite des braqueurs, qui se seraient eux apparemment enfuis par la cour intérieure du bâtiment, puis par les toits. Dans la voiture de ce présumé complice, la police découvre des indices qui lui permettront par la suite d'identifier deux suspects.
Trois Isérois, seront arrêtés un mois plus tard. Deux mineurs de 17 ans dans des foyers pour jeunes, un majeur de 21 ans à son domicile grenoblois. L'un des mineurs a été identifié grâce à du sang retrouvé dans la bijouterie.
Quel rôle ces quatre hommes ont-ils joué dans le vol à main armée ? Les majeurs ont-ils influencé les mineurs ? La Cour d'Assises a jusqu'à mardi prochain pour le déterminer. Cette première journée devrait se concentrer sur le profil psychologique des quatre accusés. L'avocat de l'un des accusés, Maître Florent Girault, plaide l'absence de criminalité organisée. "L'un des accusés mineurs n'a pas de casier judiciaire. Quant à mon client, il n'a que trois petites mentions sur son casier, rien de grave. Et rien à voir avec la façon dont on veut les présenter".
Pour l'avocat de la société Maty, Me Christophe Bellard, il s'agit d'obtenir une condamnation "suffisamment juste et dure pour éviter toute récidive".
Moins d'un an plus tard, la même bijouterie est à nouveau braquée
Onze mois plus tard, le 29 décembre 2011, la bijouterie Maty est à nouveau victime d'un braquage. En fin de journée, alors que les rues et les commerces sont remplies de passants et de clients en cette période de fêtes. Il est 17h45, deux hommes garent leur scooter de petite cylindrée devant la bijouterie, en plein centre-ville. Ils font irruption dans la boutique avec leurs casques intégraux sur la tête, en brandissant chacun des pistolets à grenaille.
Aussitôt, des membres du personnel font monter des clients à l'étage, pour les mettre en sécurité. Pendant ce temps, le directeur et l'une des employés restent avec les malfaiteurs. Ils leur réclament de l'argent liquide mais il y en a peu dans la caisse. Ils commencent alors à casser les présentoirs vitrés pour dérober les bijoux exposés.
En sortant de la bijouterie avec leur butin, ils tombent sur les services de police, alertés par les passants et les clients du bar voisin. Alors que le premier malfaiteur est immédiatement interpellé, le second tente de se servir du directeur de la bijouterie comme otage pour s'enfuir. Il est également désarmé et arrêté. Les deux suspects étaient âgés de 25 et 27 ans. Ils sont originaires de Saint-Martin-d'Hères et de Grenoble.