Des professeurs de classes préparatoires sont en grève, ce lundi 9 décembre, contre un projet de réforme du ministère de l'Education qui leur fait craindre une hausse du nombre des heures de cours et une baisse de leurs rémunérations. A Grenoble, le mouvement est très suivi à Champollion.
Cette grève des profs répond à un appel du Snalc (Syndicat national des lycées et collèges), du Snes-FSU (Syndicat national des enseignements de second degré) ainsi que de plusieurs associations d'enseignants de classes prépas. Une grève massive, à en croire la situation au Lycée Champollion de Grenoble où 83% des enseignants en prépa sont entrés dans le mouvement, contre 58% dans l'Académie. Ce lundi matin, les lycéens affluaient au lycée, mais leurs aînés, élèves en prépa, étaient, pour beaucoup, restés chez eux, prévenus par leurs professeurs.
Le projet de la discorde
L'obligation réglementaire de service (ORS) des enseignants de prépa est de dix heures hebdomadaires, "déchargeables" de deux heures, une heure pour les enseignants de deuxième année et une heure au moins pour ceux qui ont des classes de plus de 35 élèves (la plupart). Le ministère de l'Education nationale a proposé que tous les enseignants de ces classes préparatoires effectuent dix heures hebdomadaires. En contrepartie, M. Peillon a suggéré le versement d'une indemnité de 3.000 euros par an pour ceux qui enseigneraient au moins quatre heures devant plus de 35 élèves. Mais cela ne convainc pas les enseignants.
La réforme "contraindrait les professeurs, ou bien à effectuer à rémunération égale beaucoup plus d'heures de cours, éventuellement devant davantage de classes, ou bien à subir une baisse très sensible de leur rémunération", s'indignent les professeurs des classes préparatoires dans un communiqué paru dans le quotidien Les Echos. "Qui accepterait, à travail égal, une diminution de sa rémunération de l'ordre de dix à vingt pour cent?"
Tout en reconnaissant que les classes prépas sont "perfectibles", ces professeurs estiment que le projet les "humilie" et constitue "une attaque frontale contre ces classes et les grandes écoles".