Attiré dans un guet-apens en février 2016 à Saint-Dier-d’Auvergne, un couple aurait pu y laisser la vie. Leurs agresseurs présumés vont devoir expliquer les raisons de leur geste devant la cour d’assises du Puy-de-Dôme dès le lundi 28 mai. Une affaire sur fond de rancoeur.
Le 2 février 2016, un peu avant 18 heures, un jeune couple débarque à la gendarmerie de Saint-Dier-d’Auvergne (Puy-de-Dôme) en panique. Tous les deux sont blessés et expliquent qu’ils viennent de se faire tirer dessus dans la forêt de Trézioux, non loin de là.
Si les blessures du monsieur sont légères, la femme, elle, est plus sérieusement touchée, une balle ayant sectionné son artère fémorale. Elle ne doit sa survie qu’à l’intervention d’un gendarme qui lui a posé un garrot, stoppant ainsi une hémorragie qui aurait pu être fatale.
Différend
Sa compagne hors de danger, l’homme explique que c’est un ami à eux qui les a attirés dans la forêt où ils se sont fait tirer dessus. Il livre aux gendarmes les noms de deux de ses agresseurs, qui l’accusent d’avoir ouvert le feu sur la façade de la maison des parents de l’un d’eux en 2013 et qui voulaient se venger. Quant à l’ami qui les a guidés jusqu’à la forêt, il aurait agi sous la contrainte.
Entendu par les gendarmes, cet ami explique que le jour de l’agression, quelqu’un avait sonné chez lui en début d’après-midi. Des hommes cagoulés étaient alors entrés, lui mettant un coup de poing au visage au passage.
Après l’avoir tabassé à plusieurs reprises, et alors qu’ils le séquestraient dans une cave, ses agresseurs lui auraient alors demandé de contacter le couple pour les attirer dans leur piège.
L'accusée devient victime
Deux jours après les faits, deux des agresseurs se sont rendus à la brigade de gendarmerie de Saint-Dier-d’Auvergne où ils ont été placés en garde à vue. Une garde à vue qui a débouché sur deux mises en examen, tout comme celles de trois autres agresseurs identifiés et arrêtés peu après. Ils sont poursuivis pour tentative de meurtre avec préméditation et en bande organisée, mais aussi enlèvement et séquestration ainsi que participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime. Des faits qui seront étudiés par la cour d’assises du Puy-de-Dôme dès le lundi 28 mai durant cinq jours.
Un nouveau procès pour la victime sur cette session d'assises, qui change de banc. Le 18 mai dernier, à l'issue de cinq jours de procès, la jeune femme a en effet été condamnée à trois ans de prison, dont deux assortis de sursis avec mise à l’épreuve. Elle était poursuivie pour association de malfaiteurs dans une violente affaire d'agression avec armes à Orcines et où deux jeunes hommes avaient été grièvement blessés. Une aggression qui s'était déroulée quelques jours avant le guet-apens mortel.