"Avec la dépression, on a encore plus de mal à s’imaginer l’après" : cette unité du CHU de Clermont-Ferrand accompagne les adolescents suicidaires

De plus en plus, les adolescents connaissent des pensées suicidaires qui peuvent les amener jusqu'au passage à l'acte. Violences, harcèlements, peur de l'avenir, les causes sont diverses mais identifiées. Alors pour faire face à cette situation, une unité de soins intensifs de jour pour adolescent a ouvert au CHU de Clermont-Ferrand.

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Un match de basket a été organisé dans le gymnase de l'hôpital de jour pour adolescents du CHU de Clermont-Ferrand. Une séance de sport entre patients et soignants. Pour Laura, 17 ans, un moyen de comprendre les raisons de son mal-être. « On a le stress de l’avenir, on est jeunes et on a tous des difficultés à savoir ce qu’on veut faire plus tard ou où on se voit dans 5 ans. Avec la dépression, on a encore plus de mal à s’imaginer l’après, même dans un an. »

Une hospitalisation intensive

Depuis un passage aux urgences après une tentative de suicide, pour elle, et pour 3 autres adolescents, chaque journée dans le service commence de la même façon, en expliquant ses ressentis et son humeur du jour. Une hospitalisation intensive aux méthodes innovantes que chaque patient a choisie. Un lieu pour les accompagner dans la gestion de leur crise, entourés de soignants. « On arrive à passer d’une difficulté hier, à une solution, jusqu’à une émotion positive », se félicite une soignante

Accepter son passé

Un espace où ils peuvent parler d'eux-mêmes, comme l'explique Jean-Christophe Faye, psychologue clinicien. « Quand on a subi des agressions, c’est dur. Il faut accompagner à accepter ça. Un patient ne peut pas évoluer s’il n’accepte pas ce qu’il a vécu et s’il n’accepte pas ce qui se passe en lui. De ce fait, j’essaie de les accompagner en acceptant moi, en le recevant de manière inconditionnelle. »

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De plus en plus, les adolescents connaissent des pensées suicidaires qui peuvent les amener jusqu'au passage à l'acte. Violences, harcèlements, peur de l'avenir, les causes sont diverses mais identifiées. Alors pour faire face à cette situation, une unité de soins intensifs de jour pour adolescent a ouvert au CHU de Clermont-Ferrand. ©M.Verlaine/S.Trentesaux/A.Jais/B.Courtine/ France 3 Auvergne

Pour nouer le dialogue, les soignants ont mis en place des situations du quotidien. Les jeunes préparent un gâteau. Lucas Rizzo, infirmier, entame la conversation avec Nathan.

Préparer le retour à un environnement ordinaire est l'un des enjeux de ce séjour à l'hôpital. « On va leur proposer une boîte à outils. Le but est qu’ils puissent piocher dans les différentes médiations et les différents ateliers qu’on va leur proposer pour le retransposer à l’extérieur face à leurs difficultés. Ils doivent pouvoir s’aider de ça. »

Travailler le retour à l'extérieur

Ces hospitalisations sont brèves, entre 3 et 6 semaines. Alors tous les moments comptent. Un rendez-vous hebdomadaire avec le médecin permet de suivre au plus près le parcours des jeunes patients. « On accueille les jeunes qui parfois ont besoin d’un cocon pour pouvoir se poser, se reposer et se tranquilliser. Une fois qu’ils ont repris un peu de forces, l’idée est de travailler le retour à l’extérieur pour que les choses se passent bien », explique Jonathan Lachal, professeur des universités et chef de l'unité de soins intensifs de jour pour adolescents.

Une sortie toute proche pour Laura. Elle quittera dans quelques jours l'unité, le moment de mesurer le chemin parcouru. « De l’écoute, de l’aide, de la bienveillance, du soutien, tout ce que je recherchais avant d’arriver ici. » Le risque de récidive après une tentative de suicide est au plus haut l'année suivant le passage à l'acte. Il diminue significativement pour les adolescents accueillis dans ce type d'unité.

-Propos recueillis par Mathieu Verlaine pour France 3 Auvergne

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