Forte de l’engagement du Parti Socialiste, l’Union Populaire comprend maintenant 4 partis de gauche et écologistes qui doivent se répartir les circonscriptions en vue des élections législatives. En Auvergne, voici de quelle couleur devraient être les candidats à l’issue des premières discussions.
L'alliance historique à gauche est sur le point d'aboutir : la France insoumise et le Parti socialiste ont conclu un accord mercredi pour les législatives, faisant des compromis tant sur les circonscriptions que sur le programme. EELV dimanche soir, le PCF mardi et le PS mercredi. Après une semaine de négociations, Insoumis et socialistes se sont accordés dans la nuit de mardi à mercredi sur l'épineux dossier des circonscriptions, puis ont annoncé l'accord global dans l'après-midi. Les socialistes obtiennent 70 circonscriptions. En Auvergne, cela fait quelques déçus : « Nous avons un conseil général ce soir en Haute-Loire. Nous allons prendre acte. Ce n’était pas ce que l’on souhaitait, loin de là », regrette André Chapaveire, secrétaire fédéral du PS en Haute-Loire. Pourtant, il n’était pas opposé à une alliance, au contraire, mais il aurait souhaité un accord plus local: « Nous, ça fait des mois qu’on travaille avec l’ensemble des forces de gauche pour faire quelque chose en commun, et puis là on nous impose ça au niveau national. On ne peut pas dire qu’on soit emballés. On n’a que 70 circonscriptions sur 577. Le PS est très mal servi, c’est le moins qu’on puisse dire ».
Qui pour quelles circonscriptions ?
Demain, les 70 candidats PS seront connus. En Auvergne, les premiers accords parlent de 2 candidats socialistes, l’un dans l’Allier, l’autre dans le Puy-de-Dôme. Voici comment devraient se répartir les circonscriptions en Auvergne : 2 pour le PS, 2 pour EELV, 2 pour le parti communiste et le reste pour les Insoumis.
Le nombre de circonscriptions obtenues par le PS est inférieur à celui d'EELV - une centaine dont une trentaine gagnables - mais supérieur aux communistes - 50 dont 16 gagnables. Pourtant, les communistes, et notamment en Haute-Loire, semblent satisfaits de l’accord : « Il faut emmener un maximum d’électeurs pour bousculer la majorité présidentielle, qu’il y ait moins de députés du côté de Macron à l’Assemblée Nationale. Les accords sont faits pour ça, pour avoir le SMIC à 1 400 euros, la retraite à 60 ans et d’autres éléments revendicatifs. On est arrivés à faire union et c’est le principal », se félicite Michèle Chaumet, secrétaire fédérale du PCF en Haute-Loire.
Des candidatures uniques
Du côté des Verts, on est également satisfaits : « L’union de la gauche était attendue par la population. On a la conclusion de ce fort vote utile qui a eu lieu lors des élections présidentielles. Au fur et à mesure des dernières semaines de campagne il y a eu un effet d’entraînement des votes vers le candidat qui paraissait le plus à même d’arriver au second tour. Aujourd’hui, pour les législatives, il semblait important de nous inscrire dans cette logique de candidature unique de la gauche pour faire en sorte qu’Emmanuel Macron n’ait pas les pleins pouvoirs pendant ce mandat. On souhaite faire en sorte qu’il y ait un maximum de députés de gauche et écologistes à l’Assemblée et pour cela c’est l’union qui prime. Si on arrive à impulser une bonne dynamique et à être majoritaires à l’assemblée, on peut imposer une cohabitation, c’est a minima un contre-pouvoir et a maxima diriger le pays. L’expression « 3ème tour » n’est pas inintéressante du tout. Elle fait comprendre que le gouvernement qui va diriger la France pendant les 5 prochaines années n’est pas encore décidé, ça va dépendre des législatives. On n’a plus l’habitude des cohabitations. Il n’y en a pas eu depuis celle de 1997 à 2002, où on a bien vu que c’était Lionel Jospin qui dirigeait le pays. On peut avoir la même situation si les électeurs le décident », indiquait Nicolas Bonnet, élu EELV à Clermont-Ferrand, au lendemain de l’accord trouvé avec LFI.
"Une prouesse"
Marianne Maximi, élue La France Insoumise à Clermont-Ferrand, déclarait : « C’est une grande satisfaction [...]les électeurs et les électrices de gauche attendaient cet accord avec impatience. Pour nous, la stratégie de l’union populaire était de rassembler le plus largement possible. On n’a pas réussi, il y avait beaucoup trop de candidatures pour atteindre le second tour. On n’a jamais abandonné cette idée d’avoir une stratégie de rassemblement des forces de gauche, mais pas que des appareils, aussi des militants, des acteurs de terrain… » La direction du PS se félicite que les "1,7% de la présidentielle (soit le score d'Anne Hidalgo) se soient transformés en 70 circonscriptions, une prouesse". Parallèlement, des discussions se poursuivent avec le petit parti trotskiste NPA, enthousiaste au départ mais désormais rebuté par l'alliance avec le PS, avatar selon lui du "social-libéralisme".