Selon le site d'information indépendant Médiacités, Vinci Airports aurait utilisé les fonds publics versés aux aéroports de Clermont-Ferrand, Lyon, Grenoble et Chambéry au bénéfice de ses actionnaires.
L'enquête s'intitule " Aéroports d’Auvergne-Rhône-Alpes : Vinci s’enrichit sur le dos du contribuable". Selon nos confrères de Médiacités, la société Vinci, en charge de la gestion de l'aéroport de Clermont-Ferrand, récupererait des dividendes 2 à 3 fois supérieurs aux bénéfices réalisés. Il s'agit d'une constatation qui toucherait tous les aéroports de la région Auvergne-Rhône Alpes gérés par Vinci Airports, à savoir Lyon, Chambéry, Grenoble et Clermont-Ferrand.
Des dividendes composés d'argent public
Toujours selon Médiacités, si tous les bénéfices réalisés sont reversés aux actionnaires, Vinci se serait également servi dans les trésoreries des aéroports dont il a la gestion, pour les redistribuer sous forme de dividendes. Le site d'informations prend l'exemple de l'aéroport de Grenoble et affirme que les actionnaires ont reçu 2,4 millions d'euros de dividendes en 2016-2017, alors que dans le même temps l'aéroport n'aurait fait que 1,8 million d'euros de bénéfice.Or les trésoreries des aéroports sont en partie composées d'argent public. Pour Clermont-Ferrand, les dotations publiques proviennent du Syndicat mixte de l'Aéroport Clermont-Ferrand Auvergne, composé à 40 % du Conseil régional d'Auvergne, 32 % de Clermont Communauté et 28 % du Conseil général du Puy-de-Dôme.
44 millions d'euros depuis 2016
Médiacités affirme également que Vinci Airports utilise d'autres biais pour rentabiliser le plus possible les aéroports dont il a la gestion. Le groupe réduirait les charges et augmenterait les prix "sur les parkings ou sur les loyers payés par les aéroclubs". Pour l’ensemble des quatre aéroports, depuis 2016, Vinci aurait versé 44 millions d’euros de dividendes à ses actionnaires privés.Vinci Airports dément
Selon Vincent Le Parc, directeur des aéroports régionaux français à Vinci Airports et président de la SEACFA (Société d'Exploitation de l'Aéroport de Clermont-Ferrand Auvergne), la confusion vient du fait que les dividendes ne sont pas reversés de manière annuelle. Pour le cas de Clermont-Ferrand, il n'y a selon lui pas eu de dividendes distribués avant 2014. Ces dividendes non-distribués s'ajouteraient alors à ceux des années suivantes, expliquant la différence avec le montant des bénéfices, qui lui, est annuel.Le directeur de la SEACFA est catégorique : "La distribution des dividendes ne peut pas excéder la somme des bénéfices annuels. Sur Clermont-Ferrand, les dividendes représentent 86% des résultats nets mais il y a des années où Vinci Airports a fait le choix de ne pas reverser de dividendes à ses actionnaires pour conserver des fonds d'investissements".
Vinci Airports ne bénéficierait pas de fonds publics
Pour Chambéry, les dividendes représentent 68% des résultats. A Grenoble, le chiffre monte à 100% : "Le 'solde de report à nouveau' ne représente pas la trésorerie de l'aéroport mais les dividendes non reversés, c'est pour cela que ce solde est proche de 0 une fois que les actionnaires ont reçu leur part", explique Vincent Le Parc.Concernant l'utilisation des fonds publics, Vincent le Parc affirme que Vinci Airports n'en est pas le bénéficiaire : "Les fonds publics à destination de l'aéroport passent directement aux compagnies aériennes et pas à la SEACFA". Vinci Airports devrait même selon lui investir 12 millions d'euros de fonds privés dans l'aéroport clermontois.