Une centaine de salariés de l'entreprise Luxfer de Gerzat, dans le Puy-de-Dôme, s'est rassemblée mardi 19 février matin devant la Préfecture, à Clermont-Ferrand. Ce rassemblement coïncide avec la tenue d'un comité de suivi. Quelques Gilets jaunes sont venus manifester leur soutien.
"Non à la délocalisation et aux licenciements. Résister c'est exister" tels étaient les mots que l'on pouvait lire sur les banderoles des salariés de Luxfer. Une centaine d'entre eux s'est rassemblée mardi 19 février matin devant la Préfecture du Puy-de-Dôme, à Clermont-Ferrand. En grève depuis le 12 février, les salariés de l'entreprise de Gerzat attendent les délibérés d'une réunion à la Préfecture, où sont présents des élus, la direction anglaise et des représentants de l'Etat. Les 136 employés de Luxfer France, une entreprise spécialisée dans la conception et la production de bouteilles de gaz à haute pression, ont appris en novembre 2018 l'intention du groupe de cesser toute activité sur le site de Gerzat courant 2019. Quelques Gilets jaunes sont venus manifester leur soutien aux grévistes sur les marches de la Préfecture du Puy-de-Dôme.
À l’occasion de cette réunion, l’entreprise Luxfer a confirmé qu’elle n’entendait pas donner suite aux propositions faites par les salariés et qu’elle maintenait le principe et le calendrier de fermeture du site. Dans un communiqué, la Préfecture souligne qu' "une priorité est aujourd’hui donnée par l’État et les collectivités à la recherche d’une solution de reconversion. Luxfer a rappelé avoir engagé, de façon volontaire, une recherche de repreneur afin de recréer une activité industrielle sur le site".
Une recherche de repreneur élargie
La prospection a été lancée prioritairement sur des secteurs d’activité dans lesquels les compétences du personnel de l’entreprise pourraient être valorisées (transformation des métaux, forge, extrusion, traitement thermique,…).
Suite aux différents échanges qui se sont mis en place, tant avec les salariés qu’avec les services de l’État, la direction du groupe Luxfer a accepté mardi d’ouvrir cette démarche à des entreprises concurrentes, dès lors qu’elles se limiteraient à la production de bouteilles de type 1 (aluminium). Madame la Préfète du Puy-de-Dôme a, lors du comité de suivi, indiqué qu’elle demanderait par écrit au groupe Luxfer de "supprimer toutes les restrictions liées à l’arrivée potentielle d’un concurrent sur site et ainsi, à élargir au maximum les hypothèses de recherche d'un repreneur dans l'intérêt des salariés et du territoire".
De plus, un arrêté préfectoral sera pris avant la fin de la semaine imposant au groupe Luxfer uneinvestigation visant à identifier d’éventuelles pollutions présentes dans les sols pour définir les travaux qui seront nécessaires en fonction des usages futurs du site.
La préfète a par ailleurs invité les parties prenantes, entreprise et salariés, à la reprise de la discussion dans le cadre du PSE afin que l’accompagnement des salariés puisse se réaliser dans les meilleures conditions possibles en vue de leur reclassement professionnel.