C'est une évidence, l’homme a un impact sur son environnement. Des coteaux de Clermont-Ferrand à la châtaigneraie cantalienne, les initiatives éco-citoyennes se multiplient. Certains auvergnats ont décidé de pratiquer l'agriculture autrement.
Revenir à la terre dans une ville comme Clermont-Ferrand ? C’est possible et c’est ce que cherche à faire Laurent Rhor avec sa ferme urbaine sur les coteaux. Depuis 2018, cet éco-citoyen a défriché 3 500 mètres carrés de terrain et les a mis en culture.
« L’idée, c’était de faire un lieu de vie, un lieu de rencontre et un lieu qui permette aux gens de prendre conscience de la situation agronomique dans laquelle nous sommes depuis des décennies, évoque Laurent Rhor, le responsable technique de la ferme urbaine de Clermont-Ferrand. Et d’occuper des espaces en déshérence pour pouvoir refaire de l’agriculture urbaine, comme il y avait ici à Clermont-Ferrand. C’était une tradition, il y avait des jardins ouvriers partout à Clermont-Ferrand. L’idée, c’est de remettre en route des surfaces abandonnées, et de proposer aux gens des solutions pour faire de l’agriculture avec un rendement intéressant même quand on n’a pas beaucoup d’espace ou un jardin qui se prête à la culture ».
Au-delà de la mise en culture, ce lieu est devenu un endroit d’éducation populaire pour les enfants. L’éco-citoyenneté commence dès le plus jeune âge et c’est ce que cherche à inculquer Claire Méal, professeur des écoles : « J’ai beaucoup d’espoirs dans cette jeunesse, je pense qu’ils ont beaucoup plus conscience que nous de ce qu’il risque de se passer si on ne se retrousse pas les manches. Je vois plein de jeunes qui s’investissent, qui sont dans des associations. Je vois mes élèves qui ont une vraie conscience écologique, qui ont déjà beaucoup de connaissances ».
Une démarche ouverte à toutes les écoles de l'agglomération.
Une prise de conscience éco-citoyenne
Une prise de conscience générale qui a commencé tout doucement, mais qui tend à se généraliser. Les événements climatiques ont bousculé la vie de certaines personnes, comme Fanny Denoueix, futur adhérente de la ferme urbaine de Clermont-Ferrand. « Quand on regarde autour de soi, quand on regarde ce qu’il se passe en dehors, que tout le monde s’en fout en fait. On se dit que ça fait un peu peur, on se demande aussi où on va et qu’est-ce que c’est l’avenir. Du coup, on se dit que ce serait bien d’avoir un peu d’utilité pour changer tout ça ».La prise de conscience ne se fait pas uniquement dans les villes. Au cœur de la châtaigneraie cantalienne, les éco-citoyens sont aussi des agriculteurs. Dans le GAEC des Estives, une exploitation de 180 hectares, Michel Lacoste pratique la ferme bas-carbone « auparavant dans les prairies, il n’y avait qu’une seule espèce d’herbes, mais ça ne favorisait pas le pâturage. Aujourd’hui, nos prairies ont une quarantaine d’espèces d’herbes différentes. Il y a notamment la présence de légumineuses importante. La légumineuse va fixer l’azote de l’air et qui va apporter de l’azote dans les prairies. Il y a un équilibre qui se fait entre les herbes. Il y a une production d’herbes toute l’année et qui va favoriser le pâturage ».
Cet agriculteur conventionnel a su faire évoluer ses pratiques en quittant le modèle intensif de ses parents tout en conservant sa performance. « L’environnement, on y est sensibles, on vit tous les jours avec la nature. Et on vit grâce à la nature aussi. On est sensibles à ce qui se passe dans l’environnement. Quand on voit l’évolution du climat ça nous marque aussi. Nous préserver le climat, mais aussi des environnements avec de la faune et de la flore, voir des lièvres courir dans les champs, nous, c’est un plaisir à chaque fois ».
Pour ces personnes, l’éco-citoyenneté est devenue une évidence.