Les dessous de la rencontre entre Emmanuel Macron et l’étudiante de Clermont-Ferrand

La jeune femme d’origine tunisienne avait rencontré le président de la République pendant son déplacement à Clermont-Ferrand jeudi 25 janvier. Après un bref échange, Emmanuel Macron lui avait proposé de partir avec lui en visite d’Etat à Tunis. Coup de chance ou coup de com ?

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 La rencontre entre le président Macron et la jeune Maha Issaoui fait le buzz depuis plusieurs jours, de nombreux médias accusant l’Elysée d’avoir orchestré l’invitation surprise du chef d’Etat.

Retour en arrière


Le 25 janvier dernier, Emmanuel Macron, en déplacement à Clermont-Ferrand, décide de se rendre en centre-ville pour discuter avec les habitants. Il est environ 23h lorsque le cortège présidentiel descend place de Jaude. Le chef d’Etat échange avec les passants, dont Maha Issaoui, une jeune doctorante d’origine tunisienne.


La fin de la discussion est filmée par les caméras de l’Elysée.  « Vous habitez ici maintenant ? » demande le président. « Oui, on a eu quelque soucis en Tunisie. Mais ils se sont réglés après l’élection d’Essebsi » confie la jeune femme. « Vous savez que j’y vais la semaine prochaine ? Vous voulez venir ? » poursuit le président.

Une semaine plus tard, l’étudiante s’envole avec la délégation présidentielle pour rejoindre son pays natal.


L’histoire aurait pu s’arrêter là. Sauf que de nombreux médias remettent en cause le côté spontané de la rencontre. Ce qui sème le doute, c'est que Maha Issaoui avait déjà fait l'objet de plusieurs articles de presse, qui louaient son engagement politique. Par exemple, Le Monde relatait déjà en 2011 le parcours de cette bloggeuse, connue pour sa participation aux Printemps Arabes. En décembre 2017, c'est La Montagne qui lui tirait le portrait et racontait l’ascension fulgurante de cette doctorante en imagerie périnatale « partie de rien ».

Féministe engagée, Maha Issaoui a même participé fin 2017 au Tour de France de l'égalité organisé au lycée Apollinaire par la secrétaire d'État Marlène Schiappa. C’est à cette occasion qu’elle rencontre Jacques Billant, préfet du Puy-de-Dôme.

Une rencontre décisive


Un mois après cette rencontre, Maha Issaoui décide de sortir se promener place de Jaude. Nous sommes le 25 janvier, en fin de soirée. « J’étais là par hasard et j’ai vu le cortège présidentiel arriver sur la place. Nous nous sommes tous rapprochés. Et là, dans le groupe, j’ai reconnu le préfet Jacques Billant avec qui j’avais animé un débat sur l’égalité homme/femme. Nous nous sommes salués et il a proposé de me présenter au Président ».

La jeune femme explique que, loin des caméras occupées à filmer les badauds qui s’attroupent, Jacques Billant l'a présentée à Emmanuel Macron en résumant son parcours, son engagement et sa passion pour la science. « Nous avons commencé à discuter, cela a duré plusieurs minutes. Puis les caméras de l’Elysée, voyant que la conversation commençait à durer, ont filmé la fin de l’échange. C’est là qu’Emmanuel Macron m'a proposé de l’accompagner en Tunisie. À ce moment-là, il savait que j’étais une chercheuse engagée. Mais c’est uniquement parce que Mr. Billant nous avait présenté ».


On m’a accusée d’avoir fait la communication de l’Elysée



La jeune femme l’assure : sa rencontre avec le président n’avait rien d’un coup monté. « J’ai lu beaucoup de choses sur moi qui m’ont blessée. On m’a accusée d’avoir fait la communication de l’Elysée. Ou d’être allée à la rencontre du président pour avoir mes papiers. Cela n’a pas de sens. Je n’ai pas travaillé aussi dur toutes ces années pour ruiner ma réputation de chercheuse avec un vulgaire coup de com ! »

Lassée par ces accusations, Maha Issaoui a même accepté de se rendre sur des plateaux de télévision pour expliquer le fond de l’histoire : « J’irais dans l’émission de Yann Barthès la semaine prochaine pour m’expliquer. Je me fiche de faire la belle devant les caméras. Si je suis venue à Clermont-Ferrand, c’est pour être discrète. Je veux simplement clarifier la situation. C’est dommage que cette belle histoire prenne une aussi mauvaise tournure ».


Malgré la polémique, la doctorante garde un bon souvenir de cette expérience. Après deux jours passés au sein de la délégation officielle du président en Tunisie, elle songe presque à s’engager en politique. « J’ai reçu beaucoup de messages de soutien sur les réseaux sociaux. Certaines personnes me demandent de les aider à régler leurs problèmes. Comme cette dame de la Creuse qui se plaint de la pénurie de médecins ou cette maman tunisienne qui n’a plus de nouvelles de son fils depuis qu’il a tenté de traverser la Méditerranée. Ces gens ne me connaissent pas et ils me font confiance. Je me dis qu’il y a peut-être quelque chose à faire en tant que femme politique franco-tunisienne ».

Loin de se laisser dépasser par les événements, Maha Issaoui a décidé de gérer cette histoire comme elle a toujours géré sa carrière. Seule et avec audace.

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