La filière aéronautique recrute en Auvergne-Rhône-Alpes. Pour attirer de potentiels candidats, 80 métiers seront présentés lors d’un forum à Clermont-Ferrand. Formation, salaire, débouchés, voici ce que vous devez savoir.
En Auvergne-Rhône-Alpes, 9 entreprises d’aéronautique sur 10 prévoient de réaliser de nouveaux recrutements en 2025. Pour intéresser les jeunes à ces métiers, un forum sur les formations et les métiers de l’aéronautique et du spatial est organisé le vendredi 7 février de 14 heures à 19 heures. Si la journée se déroule au lycée Roger-Claustre, sur le plateau de formation la maintenance aéronautique, le lycée est loin d’être le seul établissement d’Auvergne qui forme des étudiants aux métiers de l’aéronautique : “Le campus des métiers et qualifications compte une vingtaine d'établissements qui sont membres et qui constituent un réseau de formation qui répond aux besoins des industriels de la filière aéronautique”, explique Nicolas Libreau, directeur du Campus des métiers.
De nombreux sites de formation
Ces établissements vont du secondaire jusqu'à l'enseignement supérieur, détaille Nicolas Libreau : “Le lycée Roger-Claustre est un établissement emblématique, parce qu'il propose des formations spécifiques aéronautiques, mais on va retrouver également le lycée Lafayette, le lycée Jean-Zay à Thiers, le lycée Godefroy-de-Bouillon, le lycée H.S.C Deville à Issoire, le lycée Desaix à Saint-Eloy-les-Mines... Dans les établissements du supérieur, on va retrouver Sigma, Polytech Clermont, l’IUT Clermont-Auvergne, l'école universitaire de physique et d'ingénierie, l'école doctorale, le CFA, le pôle formation et le Greta Auvergne.”
Des métiers variés
Il existe une grande variété de métiers dans le domaine de l’aéronautique, mais pour bien comprendre, Nicolas Libreau les divise en 2 grandes catégories, dont la première est la plus facile à repérer : “On va retrouver des métiers qui sont spécifiques à la filière aéronautique, technicien de maintenance aéronautique, chaudronnier aéronautique, soudeur aéronautique, peintre aéronautique.” Ces métiers représentent 20 à 30% des personnes formées.
Le reste des formations concernent des métiers industriels qui concourent à la filière aéronautique, “qui sont indispensables mais qui en soi, n'ont pas de spécificité aéronautique. La formation peut avoir ce qu'on appelle une coloration aéronautique, que ça soit par des modules spécifiques ou par des stages dans des entreprises de la filière aéronautique.” Des métiers moins spécifiques mais tout aussi indispensables : "Par exemple, technicien d'usinage est le métier le plus recherché pour la filière aéronautique régionale, de très loin, et il n'y a pas de spécificité aéronautique. En région, il doit y avoir quasiment 800 postes à pourvoir, ce sont des besoins qui sont extrêmement importants.”
De nombreux postes à pourvoir
La filière aéronautique, sur les 3 dernières années, en région Auvergne-Rhône-Alpes, a réalisé plus de 10 000 recrutements en CDI. La possibilité de trouver du travail près de chez soi après une formation dans la filière est donc grande : “ On prévoit un peu plus de 2 000 recrutements sur l'année 2025 au niveau du territoire d'Auvergne-Rhône-Alpes." Rien que lors de l'événement des portes ouvertes, plus de 200 offres d'emploi en CDI seront proposées, promet Nicolas Libreau.
Des besoins en production
Si la filière recrute, c’est pour faire face à des besoins extrêmement importants à tous niveaux : des postes d'opérateurs, des postes de techniciens, des postes d'ingénieurs sont proposés pour répondre à la demande. Nicolas Libreau explique : “On fait face à une augmentation des cadences de production très forte. Sur l'aviation commerciale, on a fabriqué, au niveau mondial, 1 100 avions pour répondre aux besoins. On aurait dû en fabriquer 2 000. Aujourd'hui, on a à peu près 20 000 avions qui volent dans le monde. Dans 20 ans, on en aura le double. Sur les 20 000 avions qui volent, il y en a les ¾, soit environ 15 000, qu'on va mettre à la poubelle parce qu'ils sont trop polluants et on va les remplacer par des avions de nouvelle génération.” Dans les 20 prochaines années, le monde va devoir fabriquer 2 fois plus d'avions qu’il n’en a produit jusqu'à aujourd'hui, d’où ce besoin en compétences et en recrutement des industriels de la filière aéronautique.
Des niveaux d’études variables
Ces métiers sont accessibles en formation initiale, mais également en formation continue pour ceux qui voudraient faire une reconversion, selon Nicolas Libreau. “Les jeunes veulent vraiment toucher les avions et se tournent plutôt vers les métiers de mécanicien aéronautique. Ce sont des formations qui vont durer a minima 4 ans. Ils attaquent à la seconde, ils vont jusqu'au bac professionnel et ils font une année complémentaire, ce qu'on appelle un certificat de spécialisation qui leur permet d'être autonomes.”
Sur les postes de chaudronnier aéronautique ou encore câbleur aéronautique, des formations sont mises en œuvre avec le Greta Auvergne, qui durent en moyenne 6 mois. “On va voir la même chose pour des postes d'opérateurs au niveau du lignage par exemple, qui peuvent se faire en initial ou en continu. Certains métiers vont prendre un peu plus de temps parce qu'ils demandent une technicité, un savoir-faire. On va avoir des niveaux techniciens où ingénieurs qui vont de bac+2 jusqu'à bac +5, des ingénieurs méthode par exemple. On est au cœur du système. C'est lui qui définit comment on va fabriquer une pièce avec les machines qui sont à sa disposition dans l'entreprise. Il travaille avec les ingénieurs des bureaux d'études, en recherche et développement, en conception, avec les équipes de production et avec la qualité. On a des formations qui sont très reconnues localement, notamment au niveau de Sigma Clermont."
De nombreux débouchés
En région Auvergne-Rhône-Alpes, plus de 350 entreprises travaillent au sein de la filière aéronautique. “On a quelques bassins qui sont assez importants, le bassin clermontois avec tout ce qui va être lié à la fabrication de la matière première comme Aubert&Duval ou Constellium mais aussi toute la partie maintenance aéronautique avec des entreprises qui sont positionnées autour de l'aéroport. On va retrouver notamment l’AIA Clermont-Ferrand ou Hop !. Il y a également une implantation importante dans l'Allier avec deux sites Safran, on a également le groupe NSE qui fait notamment toute la partie câblage aéronautique”, détaille Nicolas Libreau.
Des salaires variables
Au total, 800 métiers différents des industriels de la filière aéronautique et spatiale de la région sont présentés. Les rémunérations sont variables en fonction du métier, de l’entreprise et de la ville : “Si vous êtes basé à Montluçon ou si vous êtes basé à Annecy, le salaire peut être multiplié par 3. Globalement, en comparaison d'autres filières, on va avoir une rémunération qui est supérieure d’environ 10%.” La filière mise aussi sur l’amélioration des conditions de travail pour attirer de potentiels candidats avec la mise en œuvre pour beaucoup d'entreprises de la semaine de 4 jours ou les robots collaboratifs pour éviter la pénibilité au travail. Avec un bac professionnel en poche, les candidats peuvent prétendre en début de carrière, à un salaire net aux alentours de 2 000€. Certaines entreprises proposent les trois 8, d'autres entreprises travaillent en horaires classiques
Les profils recherchés
Tous les profils sont les bienvenus, selon Nicolas Libreau : “Ce qu'on attend, c'est le savoir-être puisque dans l'aéronautique, c'est quelque chose d'extrêmement important. Quand on fait une erreur, il faut être en mesure de le signaler. Il faut savoir s'adapter et comprendre l'importance de ce qu'on appelle le facteur humain.” Si vous avez déjà une expérience dans le domaine industriel, même s’il n'est pas lié à la filière aéronautique, vous faîtes partie de profils extrêmement recherchés.