"Faut-il qu’il y ait un mort pour que l’État réagisse ?" : pourquoi la colère monte chez les buralistes

Les buralistes sont vent debout contre l’explosion du marché parallèle de tabac. Cambriolages, concurrence déloyale et insécurité : leur colère monte face à une situation de plus en plus alarmante.

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Lundi 3 février, un vent de protestation va souffler dans le pays. Des buralistes en colère organisent, un peu partout en France, une mobilisation pour dénoncer le fléau du marché parallèle et illégale de tabac. Dans le Puy-de-Dôme, elle a lieu dans le quartier St-Jacques de Clermont-Ferrand. Un lieu symbolique. C’est ici que Gabriel Attal, alors ministre des Comptes publics, avait promis, en 2023, que "la peur devait changer de camp". Deux ans après, cette promesse semble aujourd’hui oubliée pour ceux qui, au quotidien, subissent les conséquences de ce marché illégal. 

"Six liquidations judiciaires en 2024"

Selon Vincent Charbonnel, président de la Fédération des buralistes du Puy-de-Dômene des grandes conséquences de ce marché parallèle illégal : la baisse du chiffre d’affaires. "En 2024, nous avons enregistré une baisse de 11,5 % des ventes de tabac, souligne-t-il. Ce phénomène est lié à un marché parallèle qui génère près de 2 milliards d’euros par an, soit autant que ce que nous touchons en commissions. C’est catastrophique. En 2024, six liquidations judiciaires ont eu lieu dans notre département. C’est un chiffre alarmant, la plus haute vague de fermetures que nous ayons jamais connue", s'indigne le buraliste.

"On est devenus une cible pour les cambrioleurs"

Ce marché parallèle a également des répercussions dramatiques sur la sécurité des buralistes. En 2024, le Puy-de-Dôme a été le département français le plus touché par les cambriolages dans ce secteur, avec 40 faits recensés. Des braquages souvent liés au trafic de tabac illégal, dont les produits sont ensuite revendus dans la rue ou dans des épiceries de nuit, selon Vincent Charbonnel. "On est de devenus une cible pour les cambrioleurs. Nous nous sentons abandonnés. Faut-il qu’il y ait un mort pour que l’État réagisse ?", s’interroge le président de la fédération départementale. 

"Bientôt des conséquences aussi graves que le narcotrafic"

Pour lui, la réponse doit être urgente : baisse des prix du tabac, contrôle renforcé aux frontières, lutte contre la vente sur internet et des sanctions fermes contre les trafiquants. “Car si rien n’est fait, le trafic de cigarettes pourrait bientôt avoir des conséquences aussi graves que celles du narcotrafic, avec des règlements de comptes violents”, alerte le président.

En plus des buralistes, des personnalités politiques locales, telles que le maire de Clermont-Ferrand, Olivier Bianchi, et le président du conseil départemental, Lionel Chauvin, se rendront sur place pour écouter les revendications des commerçants. Et le message de ces derniers sera clair : "La peur n’a toujours pas changé de camp".

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