Mardi 15 mai, la grève des pompiers du Puy-de-Dôme entre dans sa troisième semaine. L'intersyndicale réclame notamment une modernisation des moyens de déplacement et des recrutements pour pouvoir intervenir dans les zones les plus reculées du département.
Alors qu'ils entament leur troisième semaine de grève, mardi 15 mai, les pompiers du Puy-de-Dôme souhaitent continuer à se faire entendre. La note d'information qu'ils ont reçu du conseil d'administration du SDIS départemental n'a pas donné satisfaction à leurs revendications. Le 15 mai, ils font valoir leur droit de réponse.
"C'est un bras de fer qui dépasse nos compétences de pompiers," souligne Stéphane Naël. Le président départemental du syndicat autonome SPP-PATS sort alors d'une réunion avec l'Association des maires ruraux du Puy-de-Dôme. Ces derniers sont préoccupés par l'éloignement des services de secours, qui mettent de plus en plus de temps à intervenir sur leurs communes.
Intervenir en milieu rural
Les milieux ruraux sont la revendication première des grévistes. "La loi est claire : tous les citoyens français ont un droit égal à l'accès aux secours. Dans les faits, le délai d'intervention en Puy-de-Dôme peut varier de 5 minutes à trois quarts d'heure !" lance le pompier.
L'intersyndicale qu'il représente souhaite une revue complète des moyens de déplacement. La population puydômoise a beaucoup évolué au cours de ces dernières décennies, notamment vers l'agglomération clermontoise. Les campagnes se sont quant à elles vidées progressivement. "Les services de secours n'ont pas suivi, explique Stéphane Naël. Nous avons aussi le cas de sapeurs-pompiers volontaires qui, pour des raisons d'emploi, ont quitté la campagne pour Clermont". Afin de rééquilibrer le territoire, les grévistes préconisent une augmentation des effectifs pour mener des gardes régulières à la Bourboule, Ambert et Saint-Éloy-les-Mines.
Mis à part la modernisation des moyens, les revendications des pompiers concernent aussi la formation, la revalorisation de leurs salaires, ainsi que des recrutements supplémentaires pour pallier les départs en retraite. "Nous sommes une profession vieillissante," note Stéphane Naël, qui estime à 147 le nombre de départs d'ici douze ans.
Le droit de réponse de l'intersyndicale a été adressé à Jean-Yves Gouttebel, président du conseil d'administration du SDIS 63, ainsi qu'au préfet du Puy-de-Dôme, chargé lui des déploiements et de la sécurité. Dans les prochains jours, les grévistes espèrent être convoqués par le conseil d'administration du SDIS pour continuer le dialogue social. Stéphane Naël donne rendez-vous : "Nous manifesterons aussi le 22 mai. Sapeurs-pompiers professionnels et volontaires, nous formerons un cortège qui, je l'espère, se fera entendre."