Ces dernières années, les livraisons de colis explosent : 1,5 milliard de colis ont été livrés au cours de l'année 2022. Un nouveau mode de livraison se développe : les relais colis particuliers. Cette méthode représente 5 à 15 % des livraisons hors domiciles. Plus pratique pour les clients, elle s’avère chronophage et peu rémunératrice pour les relais particuliers.
À Clermont-Ferrand, il est 15 heures, Céline reçoit le cinquième client de la journée. Dans son hall d’entrée, les colis reçus ces derniers jours s’entassent. L’organisation est millimétrée. Céline Chessa, relais particulier depuis 3 ans, explique : “Je scanne les colis. Je repère le nom pour que ce soit plus facile à donner au client. Je lui envoie un SMS, quand le numéro est renseigné, pour lui dire que j’ai bien réceptionné le colis et qu’il peut venir le récupérer”.
Des clients satisfaits
Devant sa porte, près de 15 clients défilent chaque jour. Une cliente indique : “J’étais surprise et je ne trouvais pas l’entrée. Je n’avais pas l’habitude mais maintenant je saurai. C’est très pratique”. Un autre client ajoute : “On m’a proposé de venir ici et je pensais que c’était une boutique. La première fois j’étais assez surpris. J’ai tout de suite apprécié car c’est à côté de chez moi. Cela m’évite de prendre la voiture”.
"Il m’est déjà arrivé que des personnes viennent à 23 heures"
Son relais colis est ouvert 46 heures par semaine, 4 fois plus que les 12 heures exigées par l’entreprise dont elle dépend. En raison d’informations erronées sur Google, son temps de travail s’allonge. Céline poursuit : “Sur Google, ils disent que je ferme à 20 heures alors que c’est 19 heures. Tous les horaires sont faux. Il m’arrive que des personnes viennent à 20 heures sans prévenir, sans avoir téléphoné avant, alors que je suis fermée depuis une heure et qu’on est à table. J'ai quand même une vie de famille. J’ai des enfants. C'est un peu pénible. Je leur dis gentiment et les clients sont désolés. Il m’est déjà arrivé que des personnes viennent à 23 heures, ou le dimanche sans prévenir. Je pourrais faire comme si je n’étais pas là mais je ne suis pas comme cela. J'ouvre aux clients”.
Un complément de revenus
Cette activité lui rapporte 40 centimes par colis, soit 5 euros par jour en moyenne. “C’est le même prix quelle que soit la taille. La dernière fois j’avais 4 pneus dans l’entrée. C’est lourd et ça prend de la place. Ils pourraient faire un petit effort”, concède Céline. Il s’agit d’un complément de revenus pour cette mère de famille en invalidité. Céline confie : “Je ne me plains pas parce que l’année dernière j’ai gagné à peu près 1 500 euros. Cela représente un 13e mois et je suis contente d’avoir ces 1 500 euros en fin d’année. On ne gagne pas sa vie en faisant ça”. Romain Barraud, président et cofondateur de Welco, souligne : “Il s’agit vraiment d’un complément de revenus. On ne peut pas en vivre. Cela peut être un complément de revenus très intéressant pour des profils de particuliers, qui ont du temps, par leur travail ou par leur situation socioprofessionnelle”.
Pour les près de 2 000 relais particuliers auvergnats, aucun contrat n’est signé avec Welco. Malgré ses horaires à rallonge, Céline ne cotise pas pour sa retraite.
Propos recueillis par Quentin Dehay / France 3 Auvergne