Pas question de lâcher malgré la motion de censure. Une mobilisation nationale de la fonction publique était organisée jeudi 5 décembre. À Clermont-Ferrand, un cortège de 5 000 personnes s’était rassemblé pour dire stop aux mesures du gouvernement démissionnaire.
L’annonce de la démission du gouvernement de Michel Barnier après la motion de censure votée par l’Assemblée nationale, n’aura pas suffi à calmer le mouvement de la fonction publique prévu jeudi 5 décembre sur tout le territoire national. À Clermont-Ferrand, ils s’étaient donné rendez-vous place du 1er mai. Près de 5 000 personnes, des professeurs, des agents territoriaux,... Tous étaient présents pour dénoncer leurs mauvaises conditions de travail et la mort à petit feu de la fonction publique. “On a vu la disparition de la poste, on voit les difficultés de la SNCF qui a été privatisée, on voit tous les services qui ont été privatisés, explique Stéphanie Petelet, de la coordination syndicale départementale des territoriaux 63 CGT. C’est donc moins de services, et souvent, c’est plus cher. Avant le facteur passait voir les personnes âgées maintenant, c’est payant pour venir. Le service public n’est plus là et il ne sera plus là à l’avenir si on ne se bat pas maintenant”.
Trois de jours de carence en cas d'arrêt maladie
Les fonctionnaires mobilisés se sentent méprisés par le gouvernement démissionnaire qui dans son budget prévoyait notamment les trois jours de carence en cas d’arrêt-maladie. “Ça signifie que si on est malade on doit quand même aller au travail et contaminer les autres, c’est absolument scandaleux, s’indigne Nicolas Dumoulin, secrétaire général Solidaires Auvergne. C’est sous-entendre que les fonctionnaires seraient en arrêt maladie pour leur confort alors qu’on a beaucoup de souffrances au travail, liées à la santé, mais aussi à la santé mentale”. “Trois jours de carence pour un fonctionnaire, c’est entre 260 et 300 euros de perte sur le salaire, ajoute Cécile Merrouche, infirmière et secrétaire générale CGT CHU Clermont-Ferrand. Si on prend le salaire d’une infirmière qui a 15 ans de boîte minimum, c’est entre 2300 et 2500 euros, sans les primes. Si en plus vous perdez 300 euros parce que vous êtes arrêtés trois jours parce que vous ne pouvez pas travailler dans des conditions optimales pour soigner vos malades, imaginez ce que ça peut faire”.
Nouveau gouvernement : du changement ?
Pour certains syndicats, la motion de censure votée ce mercredi et la perspective d'un nouveau gouvernement ne devrait pas changer la situation. “Évidemment, on sait bien que les ministres changent, mais on sait bien aussi que la potion qu’on veut nous faire avaler reste la même à savoir : faire payer aux fonctionnaires des déficits dont ils ne sont pas responsables”, affirme Marc Meissonnier, secrétaire général CFDT éducation, formation et recherche publique.
Une mobilisation qui avait le goût d’un avertissement pour le futur gouvernement. En attendant, les représentants syndicaux ont été reçus par le préfet du Puy-de-Dôme et ont pu faire part de leurs revendications.
Propos recueillis par Cindel Duquesnois / France 3 Auvergne