"Nous ne sommes pas des délinquants" : après leur intrusion dans un lycée de Clermont-Ferrand, 2 syndicalistes contestent leur condamnation

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Écrit par C. L avec AFP

Mardi 1er février, deux représentants syndicaux ont contesté leur condamnation devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand. En 2020, avec plusieurs centaines de militants, ils s’étaient introduits dans le lycée Blaise-Pascal, où les épreuves de contrôle continu du bac avaient dû être annulées.

"Nous ne sommes pas des délinquants" : deux représentants syndicaux condamnés pour s'être introduits dans un lycée lors de la mobilisation contre la réforme du bac en 2020, ont contesté mardi 1er février leur condamnation devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand. "On ne peut pas nous accuser d'être une bande de délinquants (...) Je suis responsable syndical et c'est mon rôle d'être aux côtés des personnels mobilisés", a déclaré à la barre Frédéric Campguilhem, cosecrétaire académique de la CGT-Educ'action, décrivant "une action spontanée qui a été montée en épingle".                                          

Des soutiens présents devant le palais de justice

"J'ai accompli ce jour-là les actes d'un militant et je fais face à une condamnation de délinquant. Il n'y a eu aucune violence, pas une chaise n'a été renversée", a expliqué de son côté Didier Pagès, représentant de Sud Education. Plusieurs dizaines de personnes étaient réunies devant le palais de justice en signe de soutien.            

Des faits qui remontent à 2020

Le 18 janvier 2020, plusieurs centaines de militants, enseignants et étudiants s'étaient introduits dans le lycée clermontois Blaise-Pascal où les épreuves de contrôle continu instaurées par la réforme du bac avaient dû être annulées. Six représentants syndicaux avaient reçu une ordonnance judiciaire leur notifiant leur condamnation pour le délit d'"intrusion non autorisée dans un établissement scolaire dans le but de perturber son bon fonctionnement", avec inscription au casier judiciaire. La condamnation avait été assortie d'amendes allant de 200 à 400 euros. M. Campguilhem et M. Pagès avaient décidé de former opposition devant le tribunal correctionnel.

Mardi 1er février, deux représentants syndicaux ont contesté leur condamnation devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand. En 2020, avec plusieurs centaines de militants, ils s’étaient introduits dans le lycée Blaise-Pascal, où les épreuves de contrôle continu du bac avaient dû être annulées. Intervenants : Frédéric Campguilhem, CGT Educ'action / Didier Pages, Sud-Education / Me Jean-Louis Borie, avocat de la défense ©C. Lamorelle / M. Merlen / L. Rodari

           

"C'était une mauvaise idée et c'est constitutif d'un délit"

Le ministère public a estimé de son côté que l'intention de pénétrer dans l'établissement de façon illégale était caractérisée, tout en admettant que les faits n'étaient pas "d'une gravité extraordinaire". "Vous avez choisi d'entrer dans cet établissement, c'était une mauvaise idée et c'est constitutif d'un délit", a déclaré la procureure de la République Laure Lehugeur, demandant le maintien de la peine initiale.  

La défense qui plaide la relaxe

En défense, Me Jean-Louis Borie a plaidé la relaxe: "ce sont des gens investis dans la vie sociale, ce ne sont pas des meneurs, mais les victimes expiatoires d'un mouvement social", a-t-il déclaré, rappelant que le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer avait lui-même dès le lendemain des faits évoqué des "poursuites" à leur encontre. La FSU, principal syndicat de la fonction publique, réuni en congrès à Metz, a apporté son soutien aux deux syndicalistes, rappelant dans un communiqué : "les mobilisations et actions syndicales ne doivent pas faire l'objet de sanctions disciplinaires ou de poursuites judiciaires". Le jugement a été mis en délibéré au 10 mars.  

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