PORTRAIT. "Le rugby est mon métier, le vin mon rêve" : Christophe Urios, entraineur de l'ASM Clermont Auvergne, dévoile sa passion pour son domaine viticole

Entre rugby et vin, Christophe Urios trouve son équilibre. Dans son vignoble du Minervois (Occitanie), l’entraîneur de l’ASM Clermont Auvergne décompresse, prend du recul sur sa carrière et se ressource. Son rêve viticole, ses débuts dans le rugby, ses obstacles...il a accepté de revenir sur son parcours. Un portrait de l’homme derrière le coach.

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« J’aime me balader ici au printemps », confie Christophe Urios lors d’une promenade dans son domaine viticole. Le coach du club de rugby de l’ASM Clermont Auvergne se trouve sur ses terres, au pied de la Montagne Noire, en plein cœur du Minervois, en Occitanie. C’est ici, dans son vignoble, qu’il décompresse et prend du recul par rapport aux performances de son équipe. « Je me ressource », confie-t-il. « Il n’y a pas de manque, mais quand je viens, je suis content de venir. Quand j’ai acheté ce domaine, on m’a dit que la vigne, le vin et tous les métiers du domaine viticole, c’est l’art de la patience. Sauf que je ne suis pas patient. Ce n’est pas du tout ma qualité première. Finalement, dans ce métier-là, la nature t’apprend à patienter. On ne peut pas aller plus vite que la musique. Cela m’aide à prendre du recul dans mon quotidien, surtout quand les choses n’avancent pas aussi vite que je le voudrais. Mais quand je compare à l’année précédente, je me dis qu’on a progressé. Certes, on n’est pas encore des cadors, mais on est meilleurs qu’il y a un an. Alors, avançons, continuons à travailler et ça va venir ».

"Ça m'aide"

Christophe Urios a les Pyrénées à perte de vue, et au loin, Pepieux, une commune de quelque 1 000 habitants. Ici, il est l’enfant du pays. Il est à la tête du domaine Château Pepusque qu’il a acquis en 2020, l’exploitation où son père travaillait. « Créer mon entreprise viticole était mon rêve absolu », se souvient-il. « Ce n’était pas d’entraîner l’équipe de France. Ça ne m’intéresse pas vraiment. Ce n’est pas que je ne veux pas, mais on n’y peut rien. Alors que ça, je peux le faire ».

Christophe Urios veille à la qualité des vins issus de son domaine viticole. © Jean-Luc Roussilhe / FTV

Rien n’échappe au patron du domaine : du choix des couleurs sur les bouteilles aux contrôles permanents des quantités vendues. Le domaine est une structure familiale d’une dizaine de personnes, composée de ses deux frères et de son épouse, Isabelle. « Mon métier, c’est le rugby mais mon rêve c'est le vin », souligne l’entraîneur. « Je dois faire gagner mon équipe autant que possible. Si je ne réussis pas à faire gagner mon équipe, les mauvaises pensées risquent de me dire qu’au lieu de m’occuper du vin, je ferais mieux de me concentrer sur le rugby. Ça a été le cas à Bordeaux, et c’est sûrement le cas à Clermont-Ferrand quand on ne gagne pas. Mais pour moi, ça m’aide ». 

"Je suis le même personnage qu’à 15 ou 20 ans"

Ce jour-là, à Narbonne, en compagnie de son maître de chai et de son œnologue, Christophe Urios participe aux assemblages de cépages, une étape déterminante pour le cru 2025. « C’est comme une préparation de match », compare-t-il entre deux gorgées. « On a fait ce qu’il fallait, maintenant on y va. La différence, c’est que je sais ce qu’il y a dans les bouteilles, alors que dans une préparation de match, je ne sais pas ce qu’il y a dans la tête des joueurs. Mais je le sais au bout de 20 minutes ». 

Rien ne prédestinait ce fils de vignerons, titulaire d’un BTS de viticulture, à une carrière de rugbyman. Pas même ses débuts sur la pelouse d’Olonzac, le village voisin de Pepieux. En cadet, avec Carcassonne, il évoluait même en équipe C. Il se souvient : 

Quand j’étais un jeune joueur, j’étais nul

Christophe Urios

Coach de l'équipe de l'ASM Clermont Auvergne

Il raconte :  « Un jour, après un match, un entraîneur de l’équipe cadet A m’a dit : ‘Mais t’es encore là ?’. Moi, j’attendais un ami et j’ai répondu que oui. Je ne sais pas si c’est ça qui a déclenché chez moi une sorte de haine envers le non-respect. Certes, je n’étais pas bon. Je voulais juste m’amuser. Mais à partir de ce moment-là, quand je suis passé en junior, je suis devenu un autre joueur ».

Dans le village, la brasserie Le Planchot – « le bout de bois » en occitan – est un fief du rugby local. Christophe Urios y a ses habitudes. « C’est quelqu’un d’humain », confie le gérant, Gilles Lolmede. « Il n’a qu’une parole et reste entier. C’est pour ça qu’il est attachant. » Le coach ajoute : « Mes amis sont honnêtes avec moi. Ils me disent quand je parle trop ou quand je dois me taire. Et là-dessus, je n’ai pas changé. Je suis le même personnage qu’à 15 ou 20 ans. »

Christophe Urios va bientôt reprendre la direction de Clermont-Ferrand pour se consacrer à l’ASM, avec en tête sa devise : « Être meilleur ne s’arrête jamais ». 

Propos recueillis par Jean-Luc Roussilhe / France 3 Auvergne. 

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