Vendredi 16 juillet, à Orcines, dans le Puy-de-Dôme, Pierre-Loup, un lycéen de 17 ans a lancé un ballon dans l’espace, plus précisément dans la stratosphère, à 30 km d’altitude. Une expérience pour laquelle il s’est entouré d’une équipe de scientifiques.
C'est bien connu, "Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années". Pierre-Loup Tourbier, un jeune lycéen de 17 ans s'est lancé il y a un an et demi dans un projet : lancer un ballon dans la stratosphère ! Le lancement avait lieu ce vendredi 16 juillet matin à Orcines, au pied du puy de Dôme, près de Clermont-Ferrand.
Orcines : envol du ballon Android 2, projet d'un lycéen de 17 ans qui va grimper jusqu'à 30km d'altitude ! pic.twitter.com/AMhJXJc6Ug
— Fabien Gandilhon (@fgandi) July 16, 2021
Pour cela, il a dû affronter beaucoup d'obstacles : assurances, autorisations de l'armée, des autorités de l'aviation civile. Il raconte : « Depuis que je suis tout petit, je suis passionné d’astronomie et d’espace. J’avais envie de pouvoir voir l’espace d’une façon ou d’une autre. C’est la façon la plus pratique que j’ai trouvée, pour arriver à toucher du doigt la beauté de l’espace et cette immensité. J’ai créé une association pour pouvoir le faire et aujourd’hui c’est le lancement, c’est la fin ». Pour constituer une équipe, il a lancé un appel dans le journal en janvier dernier. Le lycéen souligne : « J’ai lancé un appel dans le journal La Montagne et je ne pensais pas que ça prendrait autant d’ampleur. Vraiment, je suis content d’avoir pu rassembler autant de personnes ».
Une équipe de scientifiques
Il a été rejoint par des personnes de l'association "Planète Sciences", et un astrophysicien. En plus du budget à trouver, 7000 euros, il a dû franchir une multitude d'obstacles. Nicolas Laporte, qui travaille à l’université de Cambridge, explique : « Pierre-Loup est parti de l’idée qu’il voulait prendre en photo la Chaîne des puys et il a fallu respecter un cahier des charges de plusieurs dizaines de pages. On ne se rend pas compte que, pour lâcher une nacelle, il y a des contraintes sur le poids, la taille, la distribution des objets à l’intérieur. On ne peut pas envoyer n’importe quoi dans l’espace donc ce n’est pas facile. Il faut se demander comment faire pour faire fonctionner une caméra, un capteur de température, un capteur de pression, avec une toute petite batterie. On ne peut pas envoyer n’importe quelle batterie dans l’espace. Il a dû se pencher là-dessus pendant plusieurs mois pour arriver à trouver la solution ». Il ajoute : « Quand on monte en altitude, on apprend que la température va d’abord diminuer et à un moment, il y a une inversion dans la température : elle va réaugmenter autour de 15-20 km. Il va découvrir cela quand il va récupérer les données à la fin. Ces données pourraient être exploitables si l’on refait l’expérience régulièrement. On pourrait voir si l’altitude à laquelle se produit l’inversion des températures change avec le temps. Ca pourrait être intéressant ».
Différentes autorisations
Son ballon a dû être validé par le CNES. C'est une glacière en polystyrène d'un kilo qui contient de quoi faire des photos, deux playmobils, une carte Pokémon et une mèche de cheveu d'un membre de l'équipe. Elle contient aussi un émetteur radio, un GPS et de quoi mesurer la pression et la température. Ses amis et Pierre-Loup vont faire un film de leur aventure. Le ballon va monter jusqu’à 35 km d’altitude. Il doit atterrir dans le Cantal après 2 à 3 heures de vol. Avec un traceur GPS, le lycéen va pouvoir remettre la main sur le ballon et analyser les données scientifiques. Pierre-Loup entrera en terminale en septembre, à Brive-la-Gaillarde. Un avenir prometteur lui tend les bras.