Les néocotinoïdes, ces insecticides surnommés tueurs d’abeilles sont interdits en France depuis le 1er septembre 2018. Les apiculteurs du Puy-de-Dôme qui demandent leur suppression depuis une trentaine d’année sont soulagés.
S’ils sont surtout utilisés pour protéger les grandes cultures des ravageurs, les insecticides à base de néocotinoïdes ont aussi un impact sur le système nerveux des abeilles. Pour les apiculteurs du Puy-de-Dôme, l’arrêt de leur utilisation à partir du 1er septembre 2018 est la fin d’un long combat. Un soulagement qui ne les empêche pas de rester prudents : "c’est une très bonne nouvelle" dit Stéphane Longt, vice-président du Groupement de Défense Sanitaire Apicole du Puy-de-Dôme, "ce qui peut être inquiétant c’est de savoir par quoi ça peut être remplacé. Mais tout le monde a pris conscience qu’on ne pouvait pas, ni l’abeille, ni l’être humain, consommer du produit chimique comme ça".
Ceux qui ont installés leurs ruches en altitude sur les volcans sont un peu plus à l’abri, mais lorsque leurs abeilles passent l’hiver en plaine près de Clermont-Ferrand, elles sont affaiblies. Yvan Gouttequillet estime sa perte annuelle à 10%. La plaine céréalière de Limagne pourrait à nouveau produire du miel, mais il faudra attendre plusieurs années : "c’est des produits extrêmement rémanents qui restent dans le sol pendant plusieurs années, qui certains s’y sont accumulés et qui ont toujours un impact sur la floraison".
Les apiculteurs espèrent que la fin des néocotinoïdes agira comme un déclic pour de nouvelles pratiques agronomiques.