Service civique. “Elle ne rentrera pas alors que son contrat était signé” : cette association s’inquiète du gel des budgets

Le budget 2025 n’est pas voté, et cela impacte directement les jeunes en service civique. En effet, les contrats signés pour février sont pour l’instant suspendus. Une association de Clermont-Ferrand qui accompagne ces jeunes tire la sonnette d’alarme.

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Les salariés de l’association Concordia ont appris la mauvaise nouvelle jeudi 30 janvier. L’association est chargée de mettre en place des dispositifs d'engagement, en France et à l'étranger, comme les chantiers internationaux de bénévoles ou les échange de jeunes et les désormais incontournables services civiques. Ces contrats financés en partie par l’Etat sont menacés. En attente du vote du budget 2025, les services civiques dont les contrats ont été signés récemment sont suspendus.  

"Nous ne pouvons plus accueillir de jeunes sur le mois de février"

Laura Boucheret, chargée d'accompagnement des volontaires à Concordia, raconte : "Nous avons appris hier soir par l'Agence nationale du service civique que nous ne pouvions plus entrer de contrat service civique, donc nous ne pouvons plus accueillir de jeunes sur le mois de février. Nous avons une incertitude aussi qui demeure concernant les contrats saisis en janvier. Les jeunes qui ont signé leur contrat et qui ont attaqué leur mission sur le mois de janvier sont en incertitude quant à la continuité de leur mission.” Cette nouvelle laisse les associations et les jeunes désemparés : “J’ai une jeune qui avait signé son contrat cette semaine et qui devait rentrer lundi. Elle ne rentrera pas alors que son contrat était signé.” 

Les financements temporairement suspendus

En cause : les incertitudes budgétaires. “Les contrats ne sont pas honorés car l'obtention du budget de l'État pour 2025 n'a toujours pas été signée. Ça a des conséquences directes pour les jeunes et pour les associations qui voient leurs subventions ou leurs demandes de financement gelées pour 2025. Elles n’ont pas de visibilité parce qu'on n'a pas de retour tant que le budget n'est pas voté”, regrette Laura Boucheret. 

"Ca nous met en difficulté"

Cette incertitude plane au-dessus de toutes les missions de cette association : “Les services civiques, c'est une chose, mais c'est aussi un impact dans l'orientation, dans l'engagement, dans l'interculturalité aussi. On devait accueillir une ou un volontaire en service civique franco-italien, sur le mois de février. Ça nous met en difficulté vis à vis d'autres pays. Tous les volontaires de Concordia essaient de redonner confiance aux jeunes dans les dispositifs de l'État. Avec ce type de nouvelles, c'est compliqué de former les jeunes à faire confiance à notre gouvernance.” 

"C'est des jeunes qu'on accompagne aussi dans l'emploi"

Au total, ce sont 4 jeunes pris en charge par Concordia, dont les services civiques devaient durer entre 6 et 12 mois, qui ne savent pas ce qu’il adviendra de leur mission. Laura Boucheret martèle : “Le service civique, c’est essentiel pour l'orientation, la formation et l'engagement, la valorisation de compétences aussi, avec la montée en compétence et en savoir. Ça permet aussi aux jeunes de bénéficier d'un accompagnement. Tous les mois, je les vois et je les forme sur les objectifs du développement durable, l'accès à la santé mentale, l’accès aux droits, la transition écologique. C'est aussi une plus-value en termes d'insertion. C'est des jeunes qu'on accompagne aussi dans l'emploi. Je les entraîne pour les entretiens professionnels, pour leur CV et lettre de motivation et pour leur vie d'adulte en général. On a quand même pas mal de jeunes des quartiers prioritaires de la ville, donc des jeunes qui ne sont pas sur un pied d'égalité en termes de chance.” 

Cette suspension aura aussi des conséquences sur les associations et la vie de quartier, indique Laura Boucheret : “Les jeunes que nous accompagnons à Concordia, quand ils ont une mission de service civique dans une asso, ils ont aussi l'objectif de dynamiser un petit peu la vie du quartier dans lequel l’association est située. On a un gros axe de développement local.” Cela impacte ainsi les populations et les associations qui accueillent les jeunes. 

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