À Clermont-Ferrand, un immeuble historique menace de s’effondrer, mettant en péril plusieurs appartements, dont celui de Jean-Jacques. Après des années d’attente et de réunions sans issue, il se bat pour sauver son logement du désastre imminent.
Un immeuble historique, un quartier en danger, et des vies suspendues à une décision qui tarde à venir. Au 6, rue Fléchier à Clermont-Ferrand, l’ancien domicile de la sœur de Blaise Pascal est sur le point de s’effondrer, menaçant de tout emporter autour de lui. Depuis des années, Jean-Jacques vit avec la peur constante que son appartement soit englouti par les fissures qui défigurent le bâtiment voisin . Cet immeuble tient debout uniquement grâce à ces étais. L’ajout d’un étage a provoqué l’affaissement de l’édifice. Son appartement pourrait être emporté dans l’effondrement. Un péril imminent qu’il constate grâce aux nombreuses fissures. “Les marches d’escaliers sont coupées, montre Jean-Jacques. On a une grande fissure qui a une dizaine d’années qui s’élargit de plus en plus. Depuis la fenêtre du dernier étage, on voit que le mur s’écarte de l’immeuble. On peut y passer une jambe”.

"J'en ai marre d'attendre"
Derrière la porte de son appartement, 40 ans de vie pourraient disparaître, à commencer par la salle de bain, attenante au bâtiment voisin. « Ça me rend malade. Malgré tous les efforts et les travaux réalisés, voilà le résultat : je ne peux plus y habiter. J’en ai marre d’attendre, c’est chez moi ! », s’agace ce Clermontois en détresse.
La chambre n’est pas épargnée. « C’est une décoration dont on se passerait bien », ironise-t-il. Depuis décembre 2022, les habitants de cet immeuble ont été contraints par la mairie de quitter leur logement, mais en deux ans, aucune solution de relogement ne leur a été proposée. Le désarroi et la lassitude dominent désormais. Jean-Jacques regrette l’absence de progrès.
Plus de 200 000 euros de travaux
« Chaque année, en octobre, on a une réunion à la mairie. Tout le monde est réuni autour d’une table pendant une heure, et l’année suivante, on recommence », déplore-t-il. Deux solutions ont été envisagées : démolir complètement le bâtiment du 4 et renforcer celui du 6, mais le coût des travaux, estimé à 200 000 euros pour la réparation du mur, le pousse à craindre que le quartier devienne un terrain vague, mal fréquenté. L’autre solution serait de remettre l’immeuble dans son état antérieur en supprimant l’étage supplémentaire, ajouté il y a environ 30 ans. C’est cette option que Jean-Jacques privilégie. « J’attends que les services municipaux lancent les études, si elles ne l’ont pas encore été, et que les chantiers soient lancés », insiste-t-il.
Dans cette affaire, la mairie de Clermont-Ferrand joue un rôle de médiateur. « Dans ce dossier juridique très complexe, la Ville s’efforce de trouver des solutions avec les propriétaires des immeubles 4 et 6 rue Fléchier », a réagi la municipalité dans un communiqué. « Une troisième réunion, que nous espérons concluante, se tiendra le 19 février 2025 ».
Jean-Jacques, quant à lui, est contraint de vivre chez sa compagne, sans aucune compensation financière. Lors de la réunion du 19 février, les habitants des immeubles fissurés tenteront de parvenir à un accord pour faire avancer les travaux. En attendant, l'avocat du propriétaire du bâtiment menacé de s’effondrer n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations.
Propos recueillis par Quentin Dehay / France 3 Auvergne.