Après 24 ans d’un règne sanguinaire, Bachar Al-Assad a été renversé par une offensive éclair du groupe islamiste Hayat Tahrir Al-Sham. Une libération qui suscite de l’espoir parmi les Syriens vivant à Clermont-Ferrand. Témoignages.
Nasser est originaire de Hama en Syrie. Il vit depuis 42 ans à Clermont-Ferrand, mais pour lui, la libération de la Syrie est une délivrance. « C’est au-delà d’un rêve. C’est la réalité au-delà d’un rêve ! Jamais on n’aurait imaginé les choses de telle manière, de telle ampleur, de telle "pacificité", de telle vitesse. C’est la joie pour nous ! »
"Je ne sais toujours pas si mon oncle est encore vivant"
Nasser évoque avec douleur la longue période de règne de la famille Al-Assad en Syrie. Le père de Bachar Al-Assad était déjà au pouvoir en 1963. Un régime aussi sanguinaire que celui du fils. « En 1982, j’ai perdu au moins une dizaine de personnes de ma famille. C’était tellement terrible. Jusqu’à maintenant, je ne sais toujours pas si mon oncle est encore vivant dans les prisons syriennes ou s’il est mort… »
L'espoir en l'avenir
Mohanad Al Abbas, président de la Ligue des Droits de l'Homme, est installé à Clermont depuis 1974. Comme tous les Syriens, il veut croire en la promesse d’un autre avenir, malgré les zones d’ombre autour du chef des rebelles Mohammed Al-Joulani. « Les déclarations qui ont été faites par les responsables des libérations des villes semblent être positives et surtout ils sont en train de négocier la transition des pouvoirs à Damas et en Syrie avec l’ancien gouvernement de Bachar Al-Assad. On espère que cette transition puisse se faire en respectant les institutions du pays. » Ils ont gardé des amis et de la famille en Syrie, qui leur communiquent régulièrement la liesse de cette libération. Ils espèrent pouvoir leur rendre visite, à long terme, pour partager leur espoir.
-Propos recueillis par Romy Ho-A-Chuck pour France 3 Auvergne