Le Premier ministre, François Bayrou, a dévoilé les grandes orientations de son gouvernement, ce mardi 14 janvier, devant l’Assemblée nationale. Quelques députés auvergnats n'ont pas attendu de réagir.
Le 14 janvier, François Bayrou a dévoilé ses projets devant l’Assemblée nationale. La réforme des retraites était au centre de ce discours de politique générale. Mais ses annonces n’ont pas convaincu tout le monde, notamment parmi les députés d'Auvergne.
Un "discours mauvais"
Marianne Maximi (LFI, Puy-de-Dôme) n’a pas mâché ses mots. La députée LFI de la 1ère circonscription du Puy-de-Dôme, a exprimé son mécontentement sur X (anciennement Twitter) en critiquant sévèrement l’approche du Premier ministre. "Une semaine de négociations pour obtenir une 'mission flash' sur les retraites ? Il est impensable que nos partenaires du PS acceptent de telles miettes ! Une telle proposition est une insulte aux millions de salariés qui se sont mobilisés contre la réforme", a-t-elle écrit.
Une semaine de négociations pour obtenir une "mission flash" sur les retraites ?
— Marianne Maximi (@MarianneMaximi) January 14, 2025
Il est impensable que nos partenaires du PS acceptent de telles miettes !
Une telle proposition est une insulte aux millions de salariés qui se sont mobilisés contre la réforme.#DirectAN
Jointe par téléphone, elle précise : "On continue comme depuis 7 ans, rien ne permet d’améliorer la vie des Français. Je trouve ce discours mauvais, que ce soit dans la forme ou dans le fond. En ce qui concerne la réforme des retraites, il propose une négociation mais ce n’est pas suffisant. Le préalable à la discussion est l’abrogation de la réforme des retraites ".
De son côté, le député Jorys Bovet, député (RN) de la 2e circonscription de l'Allier a préféré l’ironie. Il a commenté le discours du Premier ministre de manière plus visuelle, en partageant un extrait vidéo où le Premier ministre semblait confus, cherchant ses feuilles de discours. Il a légendé la vidéo avec : "Sacré Premier ministre".
Sacré Premier Ministre.. 😴 pic.twitter.com/Tu4QqCVugJ
— Jorys Bovet (@JorysB3) January 14, 2025
"Un discours responsable"
Delphine Lingemann, députée Les Démocrates, parti de François Bayrou, pense le contraire. "Dans un contexte de crise institutionnelle, le discours est responsable", estime-t-elle. Selon elle, François Bayrou en appelle à la responsabilité des députés : "Ce discours met chacun face à ses responsabilités. C’est une main tendue", affirme-t-elle, en soulignant la démarche constructive des socialistes présents dans l’hémicycle. Elle relève aussi des annonces positives sur la fin de vie et l’audit des agences de l'État. "La porte est ouverte", conclut-elle.
"Un discours de l'ancien monde"
Nicolas Bonnet, député écologiste NFP de la 3e circonscription du Puy-de-Dôme, n’a pas non plus été convaincu. "C’est un discours de l’ancien monde. Il n’y a rien de concret pour l’environnement. Certes, il a sorti les mots-clés, mais ce n’est pas suffisant. Le discours est vide", affirme-t-il. Sur la réforme des retraites, il ajoute : "La proposition semble séduisante à première vue, mais c’est du pur discours démagogique. Le cadre est tellement contraint qu’il n’y a aucune chance d’arriver à une véritable réforme. Tout ce qu'on aura, au mieux, c'est un ajustement à la marge". Sur la question de la proportionnelle, Bonnet a également exprimé des doutes : "Il parle de proportionnelle, mais c’est flou. Il n’est même pas clair sur le type de proportionnelle qu’il veut, nationale, régionale, départementale ? Chaque modèle a des implications différentes et des résultats différents. Il n’y a aucune vision claire ".
Laurent Wauquiez, président des Républicains et député de la 1ère circonscription de Haute-Loire, a, quant à lui, réaffirmé son opposition à la proportionnelle auprès de nos confrères de l'AFP. Selon lui, la proportionnelle fera du "désordre politique" actuel "la règle", a-t-il prévenu.