Les casernes de pompiers du Puy-de-Dôme souhaitent féminiser leurs rangs. Ces dernières années, de plus en plus de femmes s’engagent en tant que pompier volontaire. Sandrine Pouzadoux, pompier depuis 1993, a vu de nombreuses femmes grossir les rangs des soldats du feu.
Dans les casernes de sapeurs-pompiers du Puy-de-Dôme, les femmes ne sont pas encore légion. Cependant, pour Sandrine Pouzadoux, adjointe au chef de centre de Gerzat, le métier est en train d’évoluer. Elle a débuté sa carrière en tant que pompier volontaire en 1993, puis est devenue sapeur-pompier professionnel en 2001. Selon elle, de plus en plus de femmes s’engagent et deviennent sapeur-pompier volontaire : « Il y a eu une évolution. Quand j’ai commencé, les femmes étaient très peu nombreuses, mais ces dernières années, il y en a de plus en plus. C’est très bien perçu au sein des casernes. » Parfois, être une femme est même un atout. Par exemple, lors d’interventions pour des accouchements, la présence d’une femme peut être rassurante pour la future maman.
De plus en plus de femmes soldats du feu
Même équipement, mêmes interventions, mêmes entraînements : chez les pompiers, les femmes sont logées à la même enseigne. La seule différence notée par Sandrine Pouzadoux est le barème des épreuves sportives : « Pour le parcours, un homme bien entraîné mettra 1mn30, là où la meilleure des femmes mettra 1mn46 par exemple. Ce sont des différences liées à la biologie », précise Sandrine Pouzadoux. En tant qu’adjointe au chef de centre, elle reçoit beaucoup de nouvelles recrues. Dernièrement, les femmes qui choisissent cette vocation sont même plus nombreuses que les hommes : « Quand elles arrivent, je leur en parle. Je leur dit de rester elles-mêmes, d’avoir du savoir-être et qu’elles seront respectées tout autant que les hommes. Je n’ai jamais entendu de plainte, ni eu à recadrer qui que ce soit. La gente féminine s’est très bien intégrée », affirme Sandrine Pouzadoux. En 2020, les femmes représentaient 18% des sapeurs-pompiers. Certaines casernes qui n’en étaient pas dotées ont dû s’équiper de vestiaires, toilettes et douches féminines, pour suivre cette évolution.
Des disparités dans les plus hauts grades
L’an dernier, Sandrine Pouzadoux a passé un concours pour devenir officier. Elle fait désormais partie des 4% de femmes officiers au niveau national. « On est en retard par rapport à d’autres professions comme les policiers et les gendarmes, à ce niveau-là. Après, je sens que c’est en train de changer. Par exemple, nous étions 4 femmes dans ma promotion. L’année suivante, elles étaient 14. Ca progresse petit à petit », raconte Sandrine Pouzadoux. Elle espère qu’avec l’accessibilité au concours à Bac+3, sans passer par la base, de plus en plus de femmes viendront grossir les rangs des officiers.
« Dans quelques années, on arrivera à un fort pourcentage de femmes »
Pour elle, si le métier est physique, il est parfaitement accessible à toutes les femmes qui souhaitent l’exercer : « C’est à la portée de toutes les femmes. Il faut s’entraîner, mais les hommes aussi s’entraînent pour y arriver. Si c’est une vocation, on arrive à éliminer le critère sportif. Si on a moins de physique sur les incendies, on en a plus sur le secours à personnes par exemple. De toute façon, on est en équipe, on est complémentaires. » Les casernes souhaitent convaincre les femmes de s’engager et le service de volontariat du département communique beaucoup en ce sens. Sandrine Pouzadoux en est persuadée, « dans quelques années, on arrivera à un fort pourcentage de femmes ».
La place des femmes dans le monde des sapeurs-pompiers
- 1974 : décret permettant aux femmes d'être sapeur-pompier et d'exercer l’ensemble des missions opérationnelles
- 1979 : première femme sapeur-pompier volontaire dans le Puy-de-Dôme
- 1983 : première femme sapeur-pompier professionnel dans le Puy-de-Dôme
- 2020 : sur un effectif global de 4 092 sapeurs-pompiers, tout statut confondu, on compte 22,63% de femmes soit près de 5 points de plus qu'au niveau national
- 5,80 % des effectifs professionnels sont des femmes
- 24,88 % des effectifs volontaires sont des femmes