Le 16 octobre, 250 bouteilles de vin sont sorties des eaux du lac de Servières, dans le Puy-de-Dôme. Des vignerons les ont immergées depuis 18 mois, afin d'étudier les effets du vieillissement subaquatique sur la boisson.
Tranquillement installé au cœur d'un volcan à 1200 mètres d'altitude, le lac de Servières est depuis 18 mois une cave géante. Comme à la recherche d'un trésor, les plongeurs de Riom Subaquatique doivent retrouver et remonter 250 bouteilles depuis le fond du lac, à vingt mètres de profondeur.
Neuf vignerons ont immergé champagnes, fitous et crus auvergnats. Sur la rive du lac, les bouteilles sont déballées avec attention et les bouchons vérifiés. Pour les passionnés, les vins immergés ont plus de fruit, plus de fraîcheur. L'immersion dans le lac offre une cure de jouvence aux bouteilles : à 100% d'humidité et sans lumière pendant un an et demi, le breuvage semble avoir arrêté de vieillir. Les vignerons ont prévu de déguster les vins à l'aveugle, afin de déceler, au palais, les différences entre rouges, blancs et champagnes.
Benoit Montel, vigneron à Riom, confirme la qualité de cette cave originale.« Les sauvignons, ce sont des blancs qui se goûtent entre 3 ou 4 ans, explique-t-il. [Le fait de les immerger] a quand même ralenti son vieillissement naturel et va garder sa fraîcheur »
L'opération est doublée d'une bonne action: en novembre, les vins immergés seront vendus au salon de Clerlande. Le fruit de leur vente sera intégralement versé à l'association Acte Auvergne, qui améliore le quotidien des enfants atteints de cancer.