Au cœur de l'hiver, il est une activité de plein air qui bat son plein : la chasse. Dans le Puy-de-Dôme, plus de 10 000 chasseurs se retrouvent chaque semaine, animés par une passion commune. Exemple ce samedi lors d’une battue au chevreuil dans la chaîne des Puys.
Dans une forêt du Puy-de-Dôme, depuis son poste, Yann Bernard tend l’oreille. Le chasseur essaie de déceler dans le brouillard le mouvement des chiens sur la piste du gibier pour profiter d’un affût à durée indéterminée : "Ça fait partie de la chasse d’écouter ce qui se passe dans un cadre lunaire. Quand on est au calme, on arrive à savoir ce qui arrive."
Yann a débuté à l'âge de 16 ans. Aujourd’hui sa fille Juliette l’accompagne, une passion en héritage. “De grands-pères en petit-fils, c’est un lien familial. Avec les chiens, la nature, on voit des choses qu’on ne voit pas forcément si on se promène."

Réguler les populations de gibier
Une heure plus tôt, l’équipe s’est retrouvée pour un incontournable : l’organisation de la battue. Dix tireurs vont se poster autour d’une zone délimitée. Tous connaissent leur terrain de jeu par cœur. Pascal Maurin, président de la Société de chasse de Saint-Genès-Champanelle, chasse depuis 30 ans.
Objectif du jour : "prélever deux chevreuils". Sur toute la saison, la société de Saint-Genès-Champanelle doit en abattre 30. Un plan de chasse fixé par la fédération départementale, et destiné à réguler les populations de gibier.
"C’est traité par des comptages qui sont faits à l’intersaison et qui permettent de déterminer les populations à prélever. Pour ce qui concerne le chevreuil, c’est principalement vis-à-vis de l’ONF. Les chevreuils amènent beaucoup de dégâts dans les plantations et font mourir des pousses de sapin plantées par l’ONF", explique Pascal Maurin.
Partager un moment de convivialité
La battue tournera à l’avantage des animaux : aucun chevreuil abattu cette fois. Pour Bernard Ondet, chasseur, qu’importe. Le plus important, c’est l’ambiance. "C’est le plaisir d’être dans la nature. Comme je suis à la retraite, ça me permet de voir mes collègues que je ne vois pas la semaine. Il y a beaucoup de gens qui travaillent et ça nous permet de passer un moment ensemble."
Dans le Puy-de-Dôme, la saison de chasse se terminera fin février. Dès le mois de mars, les 90 adhérents de cette association continueront pourtant d’arpenter les puys, mais bâtons de marche ou jumelles remplaceront les fusils.
-Propos recueillis par Stéphane Trentesaux pour France 3 Auvergne