Deux tonnes de tôles de fibrociment, un matériau à base de ciment et d'amiante, ont été abandonnées le long de la RD 337, sur la commune des Ardillats, dans le Rhône. L'enlèvement de ces produits dangereux va coûter plus de 6000 euros à la collectivité. Mairie et Conseil départemental disent leur ras-le-bol face à ces conduites inacceptables.
Le dépôt sauvage de matières polluantes retrouvé début mars aux Ardillats, dans le Beaujolais, fait courir un risque à la population : ces plaques amiantées, probablement issues d'un chantier de démolition ou de rénovation, peuvent se déliter et des fibres d'amiante être dispersées par le vent.
Le maire de la commune, Jean-Michel Morey, a tenu à communiquer sur cet acte d'incivilité car les dépôts sauvages se multiplient et, bien souvent, ce sont des entreprises qui n'assument pas le coût de traitement de leurs déchets. "Ce n'est sûrement pas le fait d'un particulier", dénonce-t-il. "Pour un volume et un poids aussi conséquents, il faut un camion ou une remorque. Et il y a encore les palettes, les sangles et le film, alors on peut supposer que ça n'a pas été déchargé à la main."
De son côté, le département du Rhône a fait appel à une déchetterie spécialisée dans le traitement de ce type de matières : les deux tonnes de déchets seront enlevées pour un coût de 6500 euros. Frédéric Pronchéry, vice-président délégué à l'environnement et conseiller du canton de Belleville-en-Beaujolais, ne cache pas sa colère face à des faits récurrents : le même jour, d'autres dépôts sauvages ont été retrouvés à Gleizé et Salles-Arbuissonnas, des communes proches.
C'est du vol !
"Ces incivilités, elles coûtent à tout le monde", explique l'élu. "Donc, sans parler de délation, c'est du civisme de le déclarer à la gendarmerie, en mairie ou au Département quand on voit des personnes qui déchargent dans la nature ce genre d'immondices". Le conseiller départemental et maire de Belleville ajoute que ces agissements sont particulièrement inacceptables de la part de professionnels. "Ces personnes, généralement, ont facturé à leur client l'enlèvement de ces matières, donc c'est du vol. Il faut que les clients s'assurent, grâce à un bordereau de suivi des déchets, que ce pour quoi il ont payé va bien dans une décharge !"
Le Conseil départemental a déposé une plainte dans l'espoir que soit identifié l'auteur des faits. L'abandon de déchets sur la voie publique est passible d'une amende de 135 à 1500 euros. La confiscation du véhicule ayant servi à commettre les faits peut aussi être ordonnée par la justice.