Le 3 septembre 1944, les Alliés et les Forces françaises libres entraient dans Lyon et mettaient fin à l'occupation allemande. 80 ans plus tard, la ville commémore cet événement historique en rendant notamment hommage à deux vétérans de la Résistance. Autour de ces centenaires, de nombreux enfants étaient présents place Bellecour. Ils incarnent la transmission d'une mémoire dont les témoins directs s'éteignent.
La commémoration des 80 ans de la Libération de Lyon s'est ouverte avec solennité, à 17 heures, ce vendredi 3 septembre, avec le Chant des partisans, interprété, sur la place Bellecour pavoisée, par la musique de l’Artillerie, accompagnée par des écoliers, collégiens et lycéens de l'agglomération lyonnaise. Un chant emblématique de la Résistance pour souligner le rôle, dans la Libération, des maquisards qui se sont engagés contre l'occupant nazi.
Invités d'honneur de cette cérémonie, Henry Peyrelongue et Roger Leroy, font partie de ces héros de l'ombre. Les deux vétérans, rares survivants de cette époque, ont reçu la médaille de la Ville de Lyon des mains du maire Grégory Doucet.
Deux Résistants à l'honneur
A 103 ans, Henry Peyrelongue, ancien membre du Maquis du Haut-Jura, dans l'Ain, se souvient d'être venu à Lyon, pendant l'Occupation. "C'était mon premier contact avec la Résistance", raconte-t-il. "Je suis entré en relation avec les dirigeants du réseau Périclès qui organisait la formation de ceux qui encadraient les recrues, les jeunes qui se cachaient pour échapper au STO et qui voulaient devenir des combattants contre le nazisme". Roger Leroy, lui, a à son actif d'avoir participé au débarquement de Provence et à la Libération de Toulon.
Reprendre le flambeau de la Mémoire
Parmi les scolaires, nombreux à cette cérémonie, des CM2 de l'école Berthelot, à Lyon, bientôt rebaptisée du nom de la résistante Denise Domenach-Lallich. Ils ont étudié le parcours de cette étudiante lyonnaise qui a rejoint, en 1943, les Jeunes Chrétiens Combattants. Elle a distribué des journaux clandestins, fait passer des messages, de l’argent ou des faux papiers pour la Résistance.
Morgan, 11 ans, mesure parfaitement l'intérêt de ce travail de mémoire : "Nous les enfants, on a interviewé des personnes de la Résistance, comme ça, quand on sera adultes, on pourra témoigner auprès d'autres enfants sur ce qui s'est passé pendant la deuxième guerre mondiale". La jeune Junon, elle, est reconnaissante envers ceux qui ont choisi de résister à l'occupant : "Ce sont des héros, s'ils n'avaient pas été là, la France serait peut-être toujours sous le contrôle des nazis."
Retrouver la liesse du 3 septembre 1944
Après un dépôt de gerbes au veilleur de Pierre et une minute de silence, élèves et officiels ont chanté la Marseillaise. Puis les cloches de Lyon ont sonné, en écho à la sonnerie qui a retenti il y a 80 ans, lors de la Libération. La commémoration a alors pris un tour plus festif : les participants ont rejoint l'Hôtel de Ville en cortège le long de la rue Edouard Herriot, à la suite de la Musique de l’Artillerie et accompagnés d'échassiers et de danseurs.
"Au-delà de l'hommage rendu à ceux qui se sont sacrifiés - les troupes américaines et britanniques, les Forces françaises libres et les résistants -, explique Sylvie Tomic, adjointe à la Mémoire de la Ville de Lyon, "nous voulions retrouver cette atmosphère du 3 septembre 1944 : un immense soulagement, une liesse populaire". La soirée s'est poursuivie avec un bal, à l'Hôtel de Ville, pour fêter, sur des airs d'époque, la Libération de la capitale de la Résistance.