Pour la soirée d'ouverture de la Fête des Lumières, les pompiers ont frappé un grand coup. Jeudi 5 décembre, en fin de journée et en début de soirée, ils ont multiplié les actions : simulation d'une immolation, projection du message "pompiers en grève" sur la tour Incity ou sur le chevet de la basilique de Fourvière, affiche géante sur la façade d'un grand magasin de la place des Cordeliers avec un slogan choc : " "Marie a sauvé les Lyonnais, vos élus enterrent vos pompiers".
Ils avaient promis des actions impressionnantes à l'occasion du lancement de la Fête des Lumières, à Lyon. Promesse tenue. Plusieurs centaines de pompiers du Rhône et de l'agglomération, en grève illimitée depuis le 1er octobre, se sont rassemblés devant le SDMIS. Ils ont ensuite émaillé la ville de happenings revendicatifs : projections, banderoles géantes et feux de colère.
Colère des pompiers de #Lyon et du #Rhône : actions spectaculaires en marge de la Fête des Lumières. Une simulation d'immolation par le feu... https://t.co/vziAmc4959
— France 3 Rhône-Alpes (@F3Rhone_Alpes) December 5, 2024
📸Y.Marie pic.twitter.com/AVE6yrlqkm
La grogne des soldats du feu à Lyon
Pour assurer la sécurité de la Fête des Lumières - quatre soirées qui attirent deux millions de visiteurs, à Lyon - un important dispositif est déployé. 120 pompiers sont notamment mobilisés, des hommes réquisitionnés (tout comme 180 autres pompiers réquisitionnés en caserne) car au SDMIS (Service Départemental et Métropolitains de Secours et d'Incendie), la grogne règne depuis des semaines chez les soldats du feu.
La grève des pompiers lyonnais a démarré le 1er octobre. Ils protestent contre la suppression annoncée pour février 2025 d'une prime de compensation d’absence de logement de fonction, une prime touchée par 300 pompiers. Ils dénoncent également le manque de moyens humains : selon les syndicats, les effectifs auraient diminué de presque 10 % en 10 ans, alors que la population locale et le nombre des interventions sont en augmentation.
Après une série d'actions coup de poing
Une mobilisation marquée par des coups d'éclat, voire de force : entrée du SDMIS murée, "siège" du Grand Lyon, mise en vente d'une caserne sur le BonCoin... Mais une mobilisation restée vaine : la Métropole de Lyon, qui cofinance à 80% le SDMIS avec le département du Rhône (15%), a répondu que, dans un contexte budgétaire très serré, elle ne pouvait dépenser plus. La collectivité a renvoyé vers l'Etat, appelant à la création d'une taxe sur les assurances.
Face à cette situation de blocage, les grévistes ont saisi l'occasion du coup d'envoi de la Fête des Lumières pour faire parler d'eux et de leur lutte. Première étape : un rassemblement en forme d'AG devant le siège de leur Etat-major, rue Rabelais dans le 3e arrondissement, où la reconduction du mouvement a été votée à l'unanimité.
Les quelques 300 ou 400 pompiers, venus du Rhône, mais aussi de l'Isère, de la Drôme, de Haute-Savoie et de la Saône-et-Loire se sont ensuite déplacer en cortège versla Presqu'île, pour procéder à de nombreuses actions spectaculaires bien accueillies par un public solidaire.