Coronavirus-Loire: "Le souci, c'est l'après !", Florence, artisan verrier à Pélussin a du mal à voir clairement l'avenir

Le bilan économique de la crise causée par l'épidémie de coronavirus s'annonce dramatique, avec une récession sans précédent depuis la fin de la 2e guerre. Comment s'organisent TPE ou petits artisans? Exemple avec Florence Lemoine, verrier d'art à Pelussin, dans la Loire.

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L'économie a été terrassée par le coronavirus et les mesures d'endiguement de l'épidémie. Le bilan économique de la crise due à l'épidémie de Covid 19 s'annonce dramatique, avec une récession de plus de 8% attendue en 2020. Mais le gouvernement a exclu un retour à une vie normale le 11 mai, date annoncée pour la levée progressive d'un confinement en vigueur depuis le 17 mars. "Il nous fait progressivement procéder à un déconfinement ..." a expliqué ce mardi après-midi le Premier Ministre Edouard Philippe. Les Français devaient apprendre ce mardi 28 avril par la voix du Premier ministre les conditions de leur déconfinement progressif: port du masque, réouverture des écoles et des commerces ou encore déplacements inter-régionaux...  

En attendant certaines très petites entreprises et petits artisans, qui avaient jusque-là suspendu leurs activités, vont reprendre le travail avec beaucoup de questions ... On a demandé l'avis d'une jeune femme artisan de la Loire.
 

"Le plus terrible est d'avancer dans l'abstrait!"


Ainsi, Florence Lemoine est spécialisée dans l'artisanat du verre. Ce verrier d'art a installé son atelier et sa boutique à Pélussin, dans la Loire en 2011. Cette mère de famille entend reprendre le travail à partir de la semaine prochaine. "Avec un mari en télétravail et deux enfants à la maison, je ne travaille pas depuis deux mois. Pour tenir, j'avais un peu de trésorerie et des commandes en cours grâce à un salon en janvier ... mais le souci, c'est l'après!" 

Grâce à ce salon parisien auquel elle participait pour la première fois en janvier, Florence a le sentiment d'être passée entre les gouttes. Mais pour la jeune femme, qui s'estime chanceuse, rien n'est acquis pour le futur. "A quoi bon produire, dépenser de l'énergie et des matières premières, si je ne peux pas vendre mes produits?" se demande Florence Lemoine. D'autant qu'elle ne rentre pas dans les cases des artisans ou chefs d'entreprises éligibles à des coups de pouce financiers et autres aides publiques. Son chiffre d'affaires du mois de mars 2020 était plus élevé que l'année précédente. Mais pour cette professionnelle, "on ne peut se baser sur un seul mois...les revenus sont lissés sur l'année." Quid du report des charges et cotisations? "Ce n'est qu'un décalage et il faut aussi payer loyers, électricités et autres frais...". 
 

Reprise du travail : entre amertume et sentiment d'un avenir économique incertain


Est-elle inquiète pour la reprise de son activité après le confinement ? Pour la jeune femme, c'est l'incertitude ambiante qui est le plus difficile à vivre, le fait d'avoir "des questions sans réponses". Pas de catastrophisme mais plutôt du réalisme: "le confinement n'est pas terminé, la situation économique est catastrophique et on ne sait pas comment les gens vont réagir..." et elle ajoute, "la consommation locale, c'est bien mais je ne pense pas que les gens vont acheter des bijoux et des luminaires alors que rien n'est certain pour l'avenir." 

Pas difficile non plus de s'organiser ou de reprendre une activité normale avec deux enfants de 5 et 9 ans, qui ne retourneront sans doute pas sur les bancs de l'école en même temps "et que l'on ne peut pas confier aux grands-parents". Elle résume: "c'est toute une catégorie de gens qui ne pourra pas reprendre le travail à cause de cela," Des questions concrètes et logistiques que ne se posent pas les membres du gouvernement, selon elle. 

Florence Lemoine a profité du confinement pour terminer des commandes passées par des boutiques et des architectes avant la crise sanitaire. Ce verrier d'art compte aujourd'hui sur la fête des mères pour relancer un peu la machine. Evidemment elle rouvrira sa boutique dans le respect des gestes barrières. Mais entre des expositions annulées et des salons professionnels compromis, l'artisan ne cache pas son amertume. Autre de ses craintes: un rebond de l'épidémie en fin d'années, pour les fêtes, temps fort pour son chiffre d'affaires. 
 
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