A l'approche des fêtes, l'idée de se faire dépister gagne en popularité. La demande est en hausse, et elle est notamment accrue par les opérations publiques et gratuites, organisées par certaines collectivités. Conséquence : les laboratoires doivent s'adapter en urgence.
« Près de 30% des français seraient prêts à se faire tester. Il faut adapter vos moyens à cette demande. » L’information, provenant de l’Agence Régionale de Santé, est parvenue à tous les responsables de laboratoires par messagerie électronique.
Ainsi, la société « Eurofins biologie médicale » s’est préparée, comme l’explique le responsable Hervé Lelièvre : « Nous vérifions que les automates fonctionnent correctement. Nous mobilisons les personnels et certains de nos collaborateurs travaillent en « 3/8 », ce qui n’est pas habituel. » Basé à Villeurbanne, ce laboratoire peut ainsi traiter 1800 prélèvements par jour. Si la structure venait à recevoir un ombre d’échantillons qui dépasse ses capacités techniques, ce laboratoire envisagera, le cas échéant, d’avoir recours à un sous-traitant. Pour l’heure, le nombre de tests atteint 40% du pic connu au printemps dernier.
Les laboratoires de quartier, eux-aussi, sont en alerte. Malgré les craintes des professionnels de santé d'être "débordés" en ces périodes de fête, la Région Auvergne-Rhône-Alpes vient de lancer son opération « Tous dépistés avant Noël ». Déjà, les premiers prélèvements, effectués dans les lycées de la région, sont en cours d’analyse. « On a déjà beaucoup de demandes pour la semaine prochaine » confirme Anne Lecompte, à Craponne.
Depuis quinze jours, grâce à l’acquisition d’un automate, son laboratoire a doublé sa capacité d’analyse des tests PCR. Un investissement qui a aussi été réalisé pour faire face à une possible troisième vague de contaminations.
Quatre opérations de masse en France, dont une à Saint-Etienne en janvier
Des dépistages de masse seront menés dans quatre métropoles avant et après Noël, une première en France, pour améliorer la stratégie "tester-alerter-protéger" mais
qui restera basée sur le volontariat, a annoncé jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran. Ces opérations auront lieu dans les métropoles du Havre et de Charleville-Mézières du 14 au 19 décembre, puis à Roubaix et Saint-Etienne aux alentours du 11 janvier, a précisé Olivier Véran, alors que le gouvernement avait jusque-là évoqué trois opérations.
Elles devraient s'appuyer sur des sites éphémères de dépistage, des dépistages dans des grandes entreprises ou des écoles, selon des détails qui avaient été fournis plus tôt par les mairies. "Ces opérations sont organisées main dans la main avec les collectivités territoriales, en lien avec les préfets et les agences régionales de santé", a assuré M. Véran, indiquant que seraient ciblés les "publics vulnérables" et "les publics les plus exposés aux risques de clusters". "Nous n'avons pas en France l'obligation de nous faire tester (...) ce n'est pas possible en France", mais "nous l'encouragerons", a-t-il ajouté, sans donner d'objectif chiffré de personnes testées.
"Si les tests sont positifs", il s'agira de "mettre en place du +contact tracing+ (prévenir les cas contacts) immédiat et garantir des bonnes conditions de mise à l'abri des patients positifs", a ajouté le ministre. "Ces opérations sont autant un moyen de limiter la propagation du virus dans les collectivités concernées, qu'un levier d'expérimentation de notre stratégie tester-alerter-protéger dont vous voyez qu'elle évolue, qu'elle continuera d'évoluer à mesure que nous apprendrons comment faire face à cette pandémie", a-t-il expliqué.
Emmanuel Macron avait indiqué fin octobre que ce système mis en place pour enrayer l'épidémie n'était plus efficace au-delà de quelques milliers de cas par jour. Le nombre de nouveaux cas quotidiens tourne aujourd'hui autour de 10.000 personnes. Des épidémiologistes réclament depuis longtemps ces dépistages de masse pour rendre
la stratégie de tests plus efficace.