"Dispense d'assiduité pour règles incapacitantes" à Sciences Po Lyon : "Elles utiliseront le dispositif à bon escient"

Sciences Po Lyon a mis en place, depuis octobre 2024, une "dispense d'assiduité pour règles incapacitantes à destination des étudiantes". Une mesure inscrite dans le règlement de l'établissement qui leur permet de ne pas assister à certains cours obligatoires sans être pénalisées.

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"Je suis fière que mon école ait eu le courage d’être dans les premières universités à le faire." Olympe, 21 ans, étudiante à Sciences Po Lyon, se réjouit de la mise en place, en octobre 2024, d'une "dispense d'assiduité pour règles incapacitantes" dont elle a déjà bénéficié deux jours.

Le principe est simple : les femmes, qui représentent 66 % des effectifs des étudiants présents sur site, soit 851 élèves, fournissent à la scolarité un certificat médical établi par un professionnel de santé, attestant du fait qu'elles sont en proie à des règles incapacitantes. Si ce dispositif existe déjà par endroits, comme à Créteil, il est simplifié à Lyon car une simple déclaration sur l'honneur peut aussi suffire. Elles disposent ensuite de 15 jours, à répartir sur l'année, leur permettant de ne pas assister à des cours obligatoires.

Olympe, 21 ans, a fourni à l'administration de Sciences Po Lyon une attestation sur l'honneur certifiant qu'elle est en proie à des règles incapacitantes © France Télévisions

La mise en place de cette mesure permet aux étudiantes de ne pas être sanctionnées pour les absences qui rentrent dans ce cadre. "Il m’est déjà arrivé de rater des cours pour cette raison-là, mais ces absences n'étaient pas justifiées [d'un point de vue administratif]. Dans ce cas, non seulement tu rates les cours, mais au bout d’un certain nombre d’absences injustifiées, tu peux avoir des mauvaises notes, jusqu'au zéro", affirme Olympe.

Concertations avec l'administration

"Ce dispositif est l’initiative des étudiantes et étudiants, qui m’ont interpellée pour le mettre en place. Ils ont réfléchi à la question, se sont documentés, ont fait venir un médecin", affirme Hélène Surrel, directrice de Sciences Po Lyon. "Je les ai suivis car je pense qu’il est important de contribuer à améliorer le bien-être et les conditions d’étude des étudiantes."

Au total, trois associations et un syndicat étudiant ont participé aux discussions. "On a peut-être dû batailler sur certains points, comme les 15 jours annualisés et le fait de ne pas avoir besoin de certficiat médical", reconnaît Alice Delmotte, co-présidente du collectif Pamplemousse, association féministe, LGBTQIA+ et anti-raciste de l'établissement. Les étudiants ont finalement obtenu une réponse positive à cette demande.

Hélène Surrel, directrice de Sciences Po Lyon. © France Télévisions

Cette mesure a été inscrite dans le règlement intérieur de l'établissement. "Cela signifie que ce sujet des règles incapacitantes est pris en compte, et qu'on fait quelque chose. Ça enlève une forme de tabou", se réjouit Olympe.

"Avec parcimonie"

Pour l'heure, 69 étudiantes ont bénéficié de ce dispositif. Pour la direction, ces quinze jours d'absence autorisée sont une question de confiance " Elles ont réussi un concours d’entrée à Sciences Po qui est difficile. Je sais qu’elles sont sérieuses et qu’elles utiliseront le dispositif à bon escient", balaie la directrice de l'établissement.

Un avis partagé par les étudiantes elles-mêmes : "Il faut l’utiliser avec parcimonie et respect. Je pense que je n’aurai pas besoin de 15 jours", note Olympe.

Et pour les personnels de l'établissement ?

Cette mesure concerne pour l'heure uniquement les étudiantes. Pour le personnel, un congé menstruel, "n'est pas à l'ordre du jour", affirme la directrice.

"Cela pose d’autres problèmes, notamment d’ordre juridique puisque nous avons un grand nombre de personnels qui ont la qualité de fonctionnaires, donc nous ne sommes pas seuls décisionnaires. Mais comme certaines collectivités publiques le mettent en place [comme dans la Métropole de Lyon], on peut imaginer qu’il y aura des évolutions sur le plan national dont nous sommes tributaires", conclut-elle.

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