En France, l'alcool est responsable de plus de 28000 cancers chaque année. Une réalité que le centre Léon Bérard de Lyon rappelle, en plein Dry January, le mois sans alcool, qui incite les consommateurs d’alcool à s’abstenir lors du premier mois de l’année.
Prévenir avant d'avoir à soigner. C'est aussi l'une des missions que se fixe le centre lyonnais de cancérologie Léon Bérard. D'où l'organisation ce mercredi 15 janvier 2025 d'une journée d'information animée par l'équipe de liaison et de soins en addictologie de Léon Bérard, pour sensibiliser les patients, leurs proches et le personnel aux risques liés à l’alcool.
8% des cancers en France sont liés à l'alcool
L’alcool est un cancérogène avéré pour l’homme, en particulier pour les voies aérodigestives supérieures, l’œsophage, le foie, le côlon ou encore le sein chez la femme. C'est le deuxième facteur de risque évitable de cancer après le tabac. Pas moins de 8 % des cas de cancers diagnostiqués chaque année en France sont liés à l'alcool.
"La question de l'alcool reste encore taboue. Les gens craignent de parler de leur consommation parce qu'ils craignent d'être étiquetés d'emblée comme alcoolodépendants" souligne Marie Dargent, infirmière de l'équipe Liaison Soin en addictologie à Léon Bérard. "L'idée de cette journée, c'est d'abord d'évoquer le produit alcool, de prendre conscience qu'il est partout dans notre société, avant d'évoquer dans un second temps les risques spécifiques et seulement si les personnes présentes le souhaitent."
Les animations sont résolument ludiques et conviviales. Des stands alignent des verres remplis de liquides rouges ou bleus et il s'agit de déterminer lequel est le plus alcoolisé, de la chope de bière à la coupe de champagne. On peut aussi, lunettes déformantes sur les yeux, comprendre à quel point l'alcool modifie la vision et donc la conduite d'un véhicule.
D'abord faire le point sur sa consommation d'alcool
L'objectif n'est surtout pas de culpabiliser les visiteurs mais de les aider à faire le point sur leur consommation d'alcool. Et de combattre quelques idées reçues. "Par exemple, quand on évoque les cancers liés à l'alcool, tout le monde pense aux cancers digestifs. Mais personne ou presque, dans le grand public comme chez les soignants, ne sait que 15% des cancers du sein sont liés à l'alcool " précise Margaux Rosenberg, chef de projet département prévention cancer et environnement. Quant à la pratique du Dry January, elle permet aussi de comprendre que l'alcool est loin d'être indispensable même pour faire la fête !