Trois ans après avoir subi des remarques racistes de la part d'élèves d'un lycée professionnel de Bron, une enseignante assigne le rectorat devant le tribunal administratif de Lyon. Précédée d'une manifestation, l'audience s'est tenue ce mercredi 24 octobre. #pasdevague
Depuis quelques jours, des professeurs témoignent sur les réseaux sociaux de violences subies et de l’Éducation nationale qui aurait tendance à minimiser les faits. Le hashtag #pasdevague a un exemple lyonnais : le cas d'une enseignante, professeur de mathématiques dans un lycée professionnel de Bron, victime de "harcèlement raciste" de la part de certains de ses élèves, et qui assigne le rectorat de Lyon en justice.
Soutenons notre collègue victime de harcèlement raciste en 2015 au lycée Tony Garnier de Bron ! Rassemblement ce mercredi 24 octobre, à 11H, au Tribunal Administratif de #Lyon, 184 rue Duguesclin (métro Guichard)
— CGT Éduc'Action 69 (@CgtEduc69) 22 octobre 2018
https://t.co/Vxoln3me6F #PasDeVague
Les faits remontent à il y a trois ans.
A l'époque, les collègues de cette enseignante avaient observé cinq jours de grève, réclamant un conseil de discipline et la reconnaissance par l'administration du caractère raciste des propos et remarques infligés à ce professeur. En vain. Le proviseur de l'établissement et le rectorat font d'abord la sourde oreille, reconnaît du bout des lèvres ce cas de harcèlement, tout en cherchant à le minimiser.
L'affaire était donc entendue ce mercredi 24 octobre par le tribunal administratif de Lyon. L'occasion pour l'enseignante requérante de réclamer par la voix de son avocat, une prolongation de l'instruction. Le rapporteur public, lui, a conclu au rejet de la demande, estimant qu'il n'y avait pas eu de carence du proviseur de l'établissement ou du rectorat dans la gestion de cette situation : "des sanctions ont été prises et des courriers envoyés aux familles des élèves concernés".
Le tribunal administratif de Lyon rendra sa décision d'ici trois semaines.
Un rassemblement a, par ailleurs, été organisé avant le début de l'audience par la CGT Educ’Action Rhône. Le syndicat estime que "le ministère de l’Education nationale doit redevenir exemplaire. Cela passe par la reconnaissance de sa responsabilité dans l’affaire du lycée Tony Garnier de Bron".