Avec le froid qui s'installe sur la région, les risques d'intoxication au monoxyde de carbone sont d'actualité. L'ARS renouvelle ses consignes de prudence. 97 épisodes d’intoxications au monoxyde de carbone ont été signalés sur la saison de chauffe 2018-2019 (1er octobre 2018 - 31 mars 2019).
La nuit dernière, ce sont huit personnes qui ont été victimes d'une intoxication au monoxyde de carbone dans trois communes de l'Isère. Des intoxications qui sont liées directement à la mauvaise utilisation d'un groupe électrogène.
Une série d'intoxications au CO en Drôme et en Ardèche
Des intoxications ont également été signalées en Drôme et en Ardèche ce samedi matin. Ainsi, à Larnage, une famille a dû être prise en charge par les secours. Le couple et les trois enfants ont été victimes du monoxyde de carbone dégagé par un groupe électrogène. A Sauzet, une autre famille a été prise de nausées et vomissements. Un octogénaire a été secouru à Beaumont-les-Valence. Les victimes ont été transportées dans différents hôpitaux drômois.
Dans le nord Ardèche, la nuit dernière, ce sont 10 personnes qui ont été intoxiquées au monoxyde de carbone, à Ardoix. Privés de courant, les trois adultes et sept enfants s'étaient regroupés dans un logement où un groupe électrogène avait été installé. Quatre des enfants, dont un nourrisson de moins d’un an, ont dû être transportés à l’hôpital de Lyon pour être pris en charge en caisson hyperbare. Bien que gravement intoxiqués, aucun pronostic vital ne serait engagé, indique le Dauphiné.
Le 15 novembre, à la suite de l'épisode neigeux exceptionnel qui a frappé la région, l'Agence Régionale de Sante Auvergne Rhône-Alpes avait pourtant pris les devants et lancé dans un communiqué un appel à la vigilance et à la prudence.
Monoxyde de carbone : un tueur invisible
Le monoxyde de carbone est un gaz incolore, inodore et non irritant. C'est un gaz donc indétectable sans un appareil spécifique. Le CO est produit par la combustion incomplète de n’importe quel combustible (bois, charbon, gaz naturel, fuel, essence, pétrole, éthanol, propane, etc.). Ce gaz ne vient pas des appareils électriques.
Sur la saison de chauffe 2018-2019, l'Agence Régionale de Santé Auvergne Rhône-Alpes indique que 97 épisodes d’intoxications au monoxyde de carbone (CO) ont été signalés. Des épisodes qui ont intoxiqués 386 personnes sur la région, dont 182 hospitalisations dans un service d'urgence. Ces intoxications ont également eu une issue fatale : l'ARS a enregistré 6 décès sur cette période. Ces accidents sont souvent des accidents d'origine domestique (82%). Les intoxications les plus nombreuses ont été signalées dans la Loire (17), le Rhône (14) et l'Isère (15).
Comment expliquer les intoxications au CO ?
Les intoxications au monoxyde de carbone surviennent en période hivernale. Elles sont "principalement dues au dysfonctionnement d’appareils de chauffage, à une utilisation inappropriée d’un moyen de chauffage d’appoint ou d’un groupe électrogène en cas de coupure d’électricité," explique l'ARS Auvergne Rhône-Alpes. Les appareils qui peuvent produire du monoxyde de carbone lorsqu'ils ne fonctionnent pas bien sont les cuisinières, les chaudières et chauffe-eau, les chauffages d'appoint (non électrique), les poêles et les cheminées. Attention, brasero et barbecue, groupe électrogène, moteur de voiture, moto peuvent également produire du monoxyde de carbone.
Les intoxications peuvent également avoir lieu "lorsque les aérations du logement sont obstruées."
Quels sont les symptômes d'une intoxication au CO ?
Les premiers symptômes d’une intoxication au monoxyde de carbone sont des maux de tête, fatigue, nausées. Ils apparaissent plus ou moins rapidement et peuvent toucher plusieurs personnes au sein du foyer. Une intoxication importante peut conduire au coma et à la mort, parfois en quelques minutes.
La prise en charge des personnes intoxiquées doit intervenir rapidement, dès les premiers symptômes, et peut nécessiter une hospitalisation.
Que faire en cas de soupçon d'intoxication ?
En cas de soupçon d'intoxication au monoxyde de carbone, il faut agir très vite. Ainsi, il convient avant tout d'aérer les locaux, d'arrêter si possible les appareils à combustion et d'évacuer les locaux. Il faut également appeler les secours en composant le 15, le 18 ou encore le 112 (le 114 pour les personnes malentendantes). L'ARS recommande de prendre l’avis d’un professionnel qualifié avant de réintégrer les locaux.Les recommandations pour éviter les accidents
L'ARS recommande de ne jamais utiliser de façon prolongée un chauffage d’appoint à combustion. On peut utiliser un chauffage d’appoint au maximum 2 heures de suite et dans une pièce avec aération.
L'agence de santé indique qu'il ne faut jamais utiliser, pour se chauffer, des appareils non destinés à cet usage (cuisinière, brasero, barbecue.) Il ne faut jamais obstruer les grilles de ventilation, même par grand froid.
En revanche, elle recommande d'aérer quotidiennement son habitation, même par temps froid, au moins 10 minutes par jour. Elle recommande de placer les groupes électrogènes impérativement à l’extérieur des bâtiments et ne jamais les utiliser à l'intérieur, y compris dans des lieux tels que cave, garage, remise.
Enfin, tous les ans, avant l’hiver, il est obligatoire de faire vérifier ses appareils de chauffage par un professionnel qualifié (chaudière, conduit, chauffe-eau, poêle) et de faire ramoner les conduits d'évacuation des fumées.