Le patron de l'Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas, fête vendredi 22 mars ses 70 ans, dont 32 passés à la tête du club rhodanien. "Visionnaire", "bâtisseur" les compliments ne manquent pas chez ses homologues français et européens, en dépit de la personnalité clivante de l'homme.
"Visionnaire", "bâtisseur" et "symbole de longévité": qu'importe l'image "clivante" parfois cultivée par Jean-Michel Aulas, ses homologues français et européens n'ont pas de mots assez élogieux pour le président de l'Olympique lyonnais, qui fête vendredi ses 70 ans - dont 32 à la tête de l'OL.
Un "dirigeant de grande qualité" pour le ponte de la Juventus Turin Andrea Agnelli, un "excellent président" selon le boss de Tottenham Daniel Levy: le patron de Lyon force le respect chez les personnalités du foot européen interrogées.
Un grand promoteur du foot féminin
"Il a conduit l'Olympique lyonnais sur la voie de la croissance continue", souligne le directeur exécutif de Manchester City Ferran Soriano qui voit en lui un pionnier du football féminin --où l'OL détient le record de titres en Ligue des champions avec 5 sacres.
"Sa passion pour le football féminin a été une source d'inspiration contagieuse pour de nombreux autres dirigeants et clubs", assure le dirigeant des Citizens, dont la section féminine s'est largement développée en quelques années jusqu'à atteindre deux fois le dernier carré de la Ligue des champions.
Un patron du foot européen qui pèse
Membre du directoire de l'Association européenne des clubs (ECA) depuis sa création en 2008 et auparavant président du feu G14, groupement des clubs parmi les plus puissants d'Europe, Aulas y a conquis les dirigeants du continent.
"Un modèle à copier"
Mais c'est en France, où "JMA" a guidé Lyon vers 7 titres de champion, qu'on trouve ses plus fervents zélateurs: "Je le dis en toute humilité, si j'avais un modèle à copier en tant que président d'un club de football ce serait le sien", confie le président d'Amiens Bernard Joannin, admiratif des intuitions d'Aulas.
"Nous sommes PDG de boîtes qui procurent des spectacles sportifs à des clients qu'il faut satisfaire et non plus à des supporters. Jean-Michel a très bien compris ça depuis de nombreuses années", vante Bernard Joannin.
Même admiration chez le président de Strasbourg, Marc Keller: "C'est un véritable bâtisseur, dont la réussite se mesure sur le terrain, avec la qualité de son centre de formation et les nombreux titres conquis par les garçons et par les filles mais aussi en dehors, notamment avec la construction du stade."
Une image tronquée
"A chaque fois, Jean-Michel Aulas a démontré son talent de dirigeant ambitieux, visionnaire et bâtisseur", juge la présidente de la Ligue de football professionnel (LFP) Nathalie Boy de la Tour, qui retient du règne Aulas la "création d'une enceinte exceptionnelle", son "centre de formation ultra-performant" et le "développement du football féminin".
Une image de gestionnaire exemplaire manifestement pas écornée chez ces dirigeants de clubs français par les saillies régulières du président lyonnais sur Twitter ou en zone mixte. "L'environnement médiatique est très prenant pour tous les présidents", défend Marc Keller, qui siège à côté d'Aulas au Comité exécutif de la Fédération.
Il est vrai que le patron de l'OL n'hésite jamais à mettre un tacle twittesque à son meilleur ennemi le PSG, ou pour défendre ses joueurs ou le club quand ils sont attaqués. Exemple ici avec un report de match du PSG...
@OL @LFPfr @leprogreslyon Quand on voit la composition de l’équipe du Psg ce soir pour un match que la LFP a décidé de reporter pour permettre au Psg d’aller en ambassadeur au Qatar,on peut s’interroger sur l’équité sportive relative aux premières places auxquelles MHSC participe
— Jean-Michel AULAS (@JM_Aulas) February 20, 2019
Un symbole de longévité
"Il m'arrive de le côtoyer dans le privé, c'est quelqu'un de très simple, très agréable, qui gagne à être connu, bien loin de l'image médiatique tronquée qu'il peut véhiculer parfois", assure Bernard Joannin. "C'est un personnage clivant", reconnaît tout juste le président lillois Gérard Lopez.
"On peut ne pas l'aimer, mais son bilan, qui est magnifique, parle de lui-même", estime le patron du Losc, voyant dans le néo-septuagénaire le "symbole de la longévité dans le foot".