Le 20 juin, depuis 19 ans lors de la Journée mondiale des réfugiés, l'ONU et de nombreuses associations tentent de sensibiliser l'opinion publique sur le parcours souvent très difficile des réfugiés. A Lyon, rencontre avec deux hommes qui ont obtenu l'asile en France.
Décrétée en décembre 2000 par une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies, La Journée mondiale des réfugiés est l’occasion de faire le point sur la situation des réfugiés sur les plans locaux et internationaux. Nous avons choisi de donner la parole à deux personnes Aimé et Ousmane, tous deux réfugiés à Lyon.
Son rêve : devenir plombier
Aimé a 19 ans. Arrivé en France il y a 4 ans, il a rejoint sa mère et sa sœur au titre du rapprochement familial. Sa mère a fui les discriminations dont elle a été victime. Elle n’a pas dit à ses 3 garçons qu’elle fuyait. Elle leur a téléphoné quand elle est arrivée en France. Les garçons ont vécu cinq ans aidés par quasiment personne, livrés à eux-mêmes. La mère a pu les faire venir en 2015. Aimé est titulaire d’un titre de réfugié de 10 ans depuis 2018. Il est lycéen en 1ère , veut passer le bac, faire un BTS et devenir plombier. Il veut aussi monter son entreprise et peut-être même faire de la musique. Il demandera la nationalité française dès qu’il le pourra.«J’avais 10 ans quand ma mère est partie. C’était horrible de vivre sans elle. Autour de nous il n’y avait que des gens hostiles. Je ne pouvais plus aller à l’école»
« Avec cette carte de réfugié je me sens à l’aise. Ici je peux travailler. Je n’ai pas peur quand je vois la police. Personne ne court après moi pour me faire du mal.»
«Je sais que l’école est importante. Je dois travailler beaucoup et ensuite j’aurais une belle vie et je pourrai monter ma «boîte ; Je demanderai aussi la nationalité française».
Ousmane : Je n’ai pas choisi d’être réfugié
Ousmane est titulaire d’un titre de réfugié depuis quelques mois. Il a été victime de discrimination religieuse dans son pays la Centrafrique. Il est sérieusement malade et c’est une raison qui a poussé des ONG à l’aider à partir. Il a passé 4 ans dans un camp de réfugiés au Cameroun. Sa plus jeune fille est d’ailleurs née dans ce camp. Son fils est né en France il y a 6 mois. Ousmane est porteur d’un titre de réfugié ainsi que toute sa famille.«Pour moi c’était une question de survie et de sécurité et je remercie de tout mon cœur les personnes qui m’ont aidé. Ici je vis en paix. Merci.»
«Je n’ai pas choisi d’être réfugié. Que ceux qui pensent que c’est un choix comprennent ce qui pousse les gens comme moi à partir de leur pays. Je n’ai pas souhaité vivre cela mais c’est arrivé.»
Le point sur quelques idées reçues avec Jean-François Ploquin, directeur général Forum réfugiés Cosi
En chiffres : qui sont les réfugiés en Auvergne Rhône Alpes ?
Nationalités fortement acceptées au titre de réfugiés :Afghans ( à 65%), irak (71%), Yémen (84%) Mali, Soudan, Syrie (92%), RDC. En général les pays en conflits.
Peu acceptés : les Balkans, Georgie, Albanie.
Sur 100% de demandes d’asile : 64% sont refusées.
Sur les 64% : 10 à 15% sont acceptés pour d’autres raisons (étudiants, échanges,etc..) et ou obtiennent des aides au retour dans leur pays. Mais l’immense majorité se retrouve sans solution, hors de portée des institutions, des ONG et associations.
Seuls les demandeurs d’asile (phase avant l’obtention d’un titre de réfugié) perçoivent une aide sociale au titre de la demande d’asile.
L'Ada est composée: d'un montant forfaitaire journalier, dont le niveau varie en fonction du nombre de personnes composant le foyer
6,80 euros par jour pour une personne seule, 17 euros pour 4 personnes. Le montant supplémentaire si aucune place d'hébergement n'a été proposée est de 7,40 €.
Contrairement à une idée reçue, le nombre de demandeurs d’asile est stabilisé.