La métropole de Lyon a dévoilé le jeudi 23 janvier le projet "Ouvrons Perrache" visant à transformer le centre d'échange de Lyon-Perrache. Le grand bâtiment, surnommé "la verrue" va être métamorphosé. Les travaux débuteront en février 2025.
C’est l'un des derniers vestiges des années 70 dans le paysage lyonnais. Le centre d’échange de Lyon Perrache, dédale de béton et de métal, a fait son temps. La Métropole a donné jeudi 23 janvier le coup d’envoi de la transformation du Centre d’échanges de Lyon Perrache (CELP). Le premier coup de pelle est annoncé pour février avec la destruction de la passerelle au toit orange entre la gare ferroviaire et la gare routière. Le projet, initié en 2018, va donc prendre forme mais l’idée est donc d’ouvrir l’échangeur, pas de le raser.
Le bâtiment actuel concentre plusieurs problématiques : passoire énergétique, locaux vieillissants et dégradés, surfaces commerciales inoccupées et coût de fonctionnement important pour la métropole. Il était aussi un véritable labyrinthe pour le visiteur.
L'architecte Dietmar Feichtinger souhaite le métamorphoser en un espace où le visiteur pourra s'orienter rapidement, et "changer l'ambiance" avec une façade interne en bois, tout en gardant en partie la structure d’origine : "Techniquement on est devant un bâtiment qui est consistant et qui est porteur. Je pense qu’il faut longuement réfléchir à ce qu’on peut en faire avant d’éventuellement le remplacer par autre chose" détaille-t-il.
Fin de la coupure urbaine
Le projet nommé "Ouvrons Perrache" porte bien son nom : 26 000 mètres carrés totalement rénovés avec une large trouée au milieu du bâti existant. Comme si Perrache s’ouvrait, tandis que l’ancien bâtiment coupait littéralement en deux le centre de Lyon. Perrache sera "évidé" pour créer une place ouverte et ouvrir un axe nord sud, permettant de mieux intégrer le quartier Confluence à la pointe de la presqu’île.
Le projet prévoit aussi cinq strates végétalisées avec un vaste toit-terrasse et un panorama à 360° sur la ville. Le nouveau bâtiment comportera un hôtel, des commerces, des partenariats publics privés au budget de 182,8 millions d’euros financés aux trois quarts par deux promoteurs.
On était les seuls à proposer cette ouverture vers le grand paysage et vers le quartier de la Confluence.
Emmanuel Launiau, Président de Quartus – Promoteur
Un autre projet avant pourtant vu le jour avec l’idée d’un tunnel routier sous l’emplacement actuel pour libérer la surface. Mais la métropole a fait le choix de la continuité par rapport aux options prévues il y a six ans. "Mon prédécesseur comme nous, a estimé que c’était ça la solution. On peut tout imaginer, des projets avec des milliards d’euros d’argent public qui n’existe pas, des projets climaticides du siècle dernier, mais ce projet répond aux enjeux d’aujourd’hui : décarboné, retrouver les fonctionnalités du bâtiment, ouvrir pour permettre une marchabilité forte" explique Bruno Bernard, le président de la Métropole de Lyon.
L’avancée des travaux pourrait toutefois être bousculée. Le tribunal administratif doit rendre le 4 février prochain sa décision sur le recours pur non-conformité avec les règles liées à l’environnement a été déposé il y a deux ans.