Une croissance démographique insolente. Alors que la natalité a tendance à reculer partout en France, à Villeurbanne, on fait des bébés. Les familles profitent des équipements et de la proximité de Lyon. Les prix du logement expliquent aussi ce phénomène.
Pendant sept ans, Dimitri a fait ses études à Lyon. Il a finalement décidé de s'installer dans la ville voisine de Villeurbanne. Les prix de l'immobilier ont pesé dans le son choix, la proximité de Lyon aussi. Il travaille à Lyon, mais a décidé de ne pas y investir.
Il fallait trouver un équilibre. Je ne voulais pas faire une heure de trajet pour aller au travail et trouver des coûts abordables. On est venus pour des raisons économiques, mais finalement, on reste parce qu'on s'y sent bien.
Dimitri, propriétaire à Villeurbanne
Plus de naissances, moins de décès
Dimitri fait partie de ces familles qui font de Villeurbanne une commune dynamique. Elle peut s'enorgueillir de ses bons chiffres. Avec 162 207 habitants en 2022, sa population ne cesse de croître. Son rythme augmente de 1,5% par an contre 0,6% pour la métropole Lyonnaise, faisant d'elle la troisième ville de la région Aura.
Pour les statisticiens, plusieurs raisons expliquent cette croissance insolente : le solde naturel et le solde migratoire.
Il y a les deux facteurs classiques, avec la démographie d'une part, notamment l'excès des naissances sur les décès et l'attractivité du territoire avec le solde des arrivées sur les départs.
Jérôme Harnois, directeur régional INSEE
"Ce n'est pas une course de petits chevaux"
En clair, on vient habiter à Villeurbanne et on y reste. Mieux, les jeunes couples s'installent et fondent leur famille ici. La ville a anticipé cette hausse de la population depuis une dizaine d'années en multipliant par deux ses investissements, notamment dans les équipements. Crèches, écoles, parcs, développement des transports en commun sont au programme. Mais le maire refuse l'idée d'une marche forcée, "ce n'est pas une course de petits chevaux pour savoir qui est le meilleur ou qui a la plus grosse" ironise Cédric Van Styvendael. Il ajoute malgré tout, "je suis heureux que l'on soit de plus en plus nombreux, mais je ne souhaite pas que cela se fasse au détriment de celles et ceux qui sont là depuis longtemps".
On veut maîtriser le nombre de logements en construction.
Cédric Van Styvendael, maire (PS) de Villeurbanne
Lancement du recensement en 2025
L'avenir confirmera, ou pas, cette tendance de fond. Les Français quitteraient les grands centres urbains au profit des communes voisines, plus accessibles et de plus en plus attrayantes.
La campagne nationale du recensement débute le 16 janvier, l'enquête portera sur cinq millions de logements.