Ce mardi matin, entre 800 et 1 000 salariés de Renault Trucks (groupe Volvo) ont défilé dans les rues de Lyon pour dénoncer un plan social mis en oeuvre par la direction et prévoyant la suppression de 512 postes chez le constructeur de poids lourds, notamment à Vénissieux et Saint-Priest.
"Volvo voyou", "Actionnaires toxiques", "Cevian voleurs": de nombreuse banderoles fustigeaient des "licenciements boursiers" mais aussi la maison mère du groupe et un de ses actionnaires, un fonds activiste, à l'appel de l'intersyndicale (CFE-CGC, CFDT, CGT, Sud, FO et CFTC). Le cortège s'est rendu devant la préfecture du Rhône.Cette manifestation intervient alors que le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron devait rencontrer les dirigeants de Renault Trucks et AB Volvo. Les manifestants ont aussi demandé au Premier ministre Manuel Valls, qui avait jugé que ce plan ne pouvait être accepté en l'état, de passer "des paroles aux actes". Lors d’un récent déplacement à Lyon, le Premier Ministre avait demandé à la direction de "trouver une autre solution", affirmant "suivre très attentivement cette situation".
Une délégation devait rencontrer Michel Delpuech, le préfet du Rhône. Plusieurs d'entre eux espéraient que ce dernier, ainsi que le directeur régional des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) puisse peser sur les négociations. "Le directeur de la +Direccte+ sera présent lors de la rencontre en fin de manifestation. C'est lui qui va homologuer le plan social. Il pourrait le rejeter et demander à Volvo de revoir sa copie", ou tout au moins "réduire le volume" des suppressions d'emplois, a affirmé dans le cortège Olivier Repessé, délégué FO.
"On propose une prise de participation de l'Etat dans le capital de 150 millions d'euros, pour financer la gamme de camion de moyen tonnage, ce qui est à la mesure des finances de l'Etat français", a pour sa part souligné Eric Freyburger, secrétaire CFE-CGC (syndicat majoritaire) du CCE Renault Trucks.
Portant sur l'épaule un panneau montrant des photos des patrons de Volvo sous la phrase "Serial Job Killers", Hervé, salarié au service du développement de logiciels à Saint-Priest, dénonçait des mesures d'externalisation du groupe. "Ma femme travaille à la comptabilité et son service est externalisé vers l'Inde et la Pologne où la main d'oeuvre coûte moins cher. Elle va devoir former des Indiens et des Polonais!", s'est-il indigné.
"On souhaite que Volvo arrête les plans successifs de suppression d'emplois et qu'il annonce une réelle volonté stratégique", a relevé Bernard Fauché, délégué central CFDT. Son syndicat réclame notamment une "révision à la baisse du nombre de suppressions de postes" et "la préservation de la filière du véhicule industriel en France".