Le 12 mars, 1 200 salariés de Berliet, RVI, Iveco et Renault Trucks, ayant travaillé sur le site de Vénissieux de 1964 à 1996, demanderont aux Prud’hommes de Lyon la réparation de leur préjudice d’anxiété. Un procès historique qui se tiendra dans une grande salle à Rillieux-la-Pape.
La salle qui leur aurait été destinée, à la chambre des Prud’hommes de Lyon, boulevard Eugène Deruelle, n’y aurait pas suffi. Car l’audience qui se déroulera mardi porte sur l’examen de 1 200 dossiers individuels (sur un total de 1463 plaignants, sachant que les 263 plaignants qui ne se présenteront pas mardi ne le peuvent tout simplement pas, leurs dossiers étant actuellement au stade de la conciliation).
Ces dossiers ont été établis par autant de salariés exposés à l’amiante dans les ateliers où ils ont travaillé entre 1964 et 1996, date d’interdiction de l’utilisation de l’amiante en France. Des anciens salariés de Berliet-RVI de Vénissieux qui peuvent à tout moment déclarer un cancer lié à cette fibre dont on connaît pourtant la dangerosité depuis un bon siècle.
Ils réclament à leur ancien employeur l’indemnisation du « préjudice d’anxiété »
C’est un procès hors-norme qui se tiendra dans une salle (Espace 240) mise à disposition par la commune de Rillieux-la-Pape. Les salariés avaient jusqu’au mois d’octobre dernier pour porter plainte au titre de ce préjudice d’anxiété subie, soit deux années après la date de reconnaissance par le conseil d'Etat de leur usine sur la liste officielle des sites touchés par l'amiante. Peut-être la dernière étape d’un long parcours judiciaire amorcé il y a près de vingt ans. Et dont les très nombreux dossiers, placés chemise contre chemise, mesureraient en épaisseur, selon Cedric de Romanet, l’avocat de la défense, près de deux mètres.