L'école Atys, établissement privé hors contrat, accueille des enfants autistes de 3 à 12 ans, à Caluire-et-Cuire, près de Lyon. Un lieu unique en son genre qui combine une prise en charge thérapeutique et une intégration accompagnée en milieu ordinaire.
L'association Atys, reconnue école privée hors contrat par le rectorat, propose, à Caluire-et-Cuire (Rhône), une prise en charge adaptée avec, au minimum, un adulte pour accompagner chaque enfant, atteint de troubles du spectre autistique : "On est une équipe de 12 personnes, quatre professionnels à temps plein en éducation spécialisée, des thérapeutes : une psychomotricienne, une ergothérapeute, une musicothérapeute, une psychologue, une orthophoniste et une professionnelle en sport adapté, des bénévoles et des stagiaires nous aident au quotidien", déclare Annabelle Roch, directrice et fondatrice d'Atys.
"S'occuper d'un enfant autiste, ce n'est pas évident"
Tous ces professionnels travaillent au quotidien avec les jeunes autistes pour apprendre à mieux gérer les émotions et les sensations. La méthode comportementale américaine A.B.A, largement reconnue, les aide également à gagner en autonomie."La méthode A.B.A permet de motiver les enfants. Noémie, par exemple, aime bien les lunettes, ça lui permet d'être motivée pour continuer à travailler. À chaque fois qu'elle réussit un exercice, je lui donne ce qu'on appelle un "renforçateur", explique Manon d'Herclonville, accompagnante éducative et sociale.
Les enfants sont dans cette école à mi-temps, ce qui représente trois ou quatre demi-journées par semaine, ce qui permet aux parents de souffler un peu. "S'occuper d'un enfant autiste, ce n'est pas évident. Soit ce sont des enfants qui sont très actifs donc il faut tout le temps les surveiller pour ne pas qu'ils fassent de bêtises, soit ce sont des enfants qui sont au contraire hypotoniques, c'est-à-dire très mous, donc il faut les stimuler en permanence, c'est fatigant, c'est épuisant d'être parent d'un enfant avec des troubles du spectre de l'autisme", confie Aurélie Sohier, maman d'Anatole et présidente de l'association Atys.
Un mi-temps dans une école ordinaire
Cette école accompagne également les enfants sur le chemin de l'école ordinaire. Par exemple, tous les après-midi, Anatole retourne dans sa classe de maternelle où le personnel de l'Education nationale a été initié aux particularités de son handicap : "Les professionnels lui donnent des outils pour pouvoir être avec les autres. Ensuite, on essaye de les réutiliser en classe. Mais sans le travail qu'il effectue le matin, on n'y arriverait pas. C'est important qu'il y ait ce partenariat entre les deux parce que l'école ne pourrait pas subvenir à tous ses besoins", raconte Isabelle Levesy, professeure des écoles.
"On sent qu'il est content d'être là, c'est déjà une belle partie de gagnée, quand il a le sourire et qu'il est à l'aise dans la classe". Pour la mère d'Anatole, cette méthode est le bon compromis : "C'est bénéfique pour tout le monde, pour la maîtresse, pour Anatole et pour les autres enfants qui découvrent ce que sont l'autisme et la différence".
Une liste d'attente d'une centaine d'enfants
Atys obtient des résultats qui n'ont pas de prix pour des parents souvent démunis. "Par exemple, cette année, s'il n'y avait pas Atys, ma fille serait à la maison toute la journée, donc cette école est plus qu'importante", confie la maman d'Ayline, 8 ans. "Il a commencé à parler, son comportement a changé. On voit vraiment la différence. Je viens de loin, à 100 kilomètres d'ici, donc dans un mois on déménage pour pouvoir suivre cette école parce que l'école publique n'est pas adaptée à ses besoins. C'est cher mais si c'est bien pour mon fils j'accepte de payer", explique la maman de Kim, 4 ans.
Ce lieu unique en France voit la demande exploser. Plus d'une centaine d'enfants sont en liste d'attente.
On reçoit entre 3 et 5 appels par jour de familles qui recherchent des solutions pour leurs enfants mais on ne peut pas accepter tout le monde.
Aurélie SohierMaman d'Anatole et présidente de l'association Atys
Aujourd'hui, l'école Atys accueille seulement 22 enfants alors que 1 à 2% de la population française est concernée par des troubles du spectre autistique et que 15 000 enfants autistes sont déscolarisés. C'est pourquoi l'association rêve aujourd'hui d'une reconnaissance pour que son modèle se développe partout sur le territoire français.