Témoignage. "Tout se décide à Paris, il faut que ça cesse", Ciné Fabrique : une école lyonnaise à la renommée grandissante

Publié le Écrit par Jean-Christophe Adde et Julien Sauvadon

Le film "Vingt dieux" sort en salle le 11 décembre. Sa réalisatrice est une ancienne élève de l'école Ciné Fabrique. En presque dix ans, ce centre de formation aux métiers du cinéma a trouvé sa place dans le paysage français.

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Prix de la jeunesse au dernier festival de Cannes, prix Jean Vigo, le premier film de Louise Courvoisier, "Vingt Dieux" sort dans les salles le 11 décembre. La jeune réalisatrice a fait partie de la première promotion de l'école Ciné Fabrique à Lyon.

Il s'agit de la troisième école publique de cinéma en France, après Louis Lumière et la FEMIS. Sa vocation est de recevoir et de former un public le plus large possible. "L'ADN, c'est l'accueil dans la mixité et la diversité sociale", selon son directeur Claude Mouriéras, "avec une formation professionnalisante qui colle à la réalité". Une ambition qui porte ses fruits. Près de 1400 candidats tentent leur chance chaque année, pour seulement 50 places disponibles à Lyon et à Marseille, où l'école a ouvert un centre il y a deux ans. Ici, pas besoin de grands diplômes ou de hautes études, seuls comptent l'amour et la passion pour le 7ᵉ art.

Pour nous, le fait d'être à Lyon, et à Marseille, c'est une chance. Malheureusement, tout se décide encore à Paris, il faut que ça cesse. Il faut que d'autres voix se fassent entendre dans le cinéma français.

Claude Mourieras, cinéaste et directeur de Ciné Fabrique

"On va inventer une école"

À l'image du film "Vingt Dieux", l'école souhaite remettre Paris à sa place et devenir la porte-parole des régions. Le premier long métrage de Louise Courvoisier a été tourné dans l'Ain et le Jura avec des acteurs amateurs et une équipe technique composée d'anciens élèves de l'école.

Lors d'une récente interview, la jeune réalisatrice expliquait "je veux que les gens de la région se sentent concernés". Un propos qui semble coller au discours du directeur de l'école. Comme en écho, il explique : "ce film incarne les valeurs de l'école, parce qu'il raconte l'histoire d'un jeune qui ne connaît rien au fromage et qui va se mettre à en inventer. Nous, on a fait une école en se disant : on y va, on va inventer une école".

"Ce cinéma du pauvre est essentiel"

En presque dix ans, Ciné Fabrique a su tirer l'essence de son action. L'école bénéficie du soutien de l'État, de la Région et de la Métropole Lyonnaise. De nouveaux investissements sont en cours pour un montant de 20 millions d'euros jusqu'en 2027. Elle dispose de nouveaux studios de tournage, d'une deuxième salle de projection et d'un internat de quarante lits.

Elle a élargi les départements de la formation. Au scénario, au montage, à l'image, au son, et à la production, s'ajoutent désormais la décoration et les effets spéciaux. Selon son directeur, malgré les moyens à la hausse, l'école "doit rester fidèle à ses valeurs".

Les étudiants font l’épluchage pour la cantine tous les matins et le ménage tous les vendredis après-midi. Ce cinéma du pauvre est essentiel, même quand on a les moyens.

Claude Mourieras, cinéaste et directeur de Ciné Fabrique

"Un truc de zinzin"

Dans l'un des studios de tournage, des étudiants s'essaient à une nouvelle technologie : "le mur LED". "Un moteur de jeux vidéo pour créer des environnements en 3D que l'on projette en temps réel sur un écran LED", selon Léo-Paul, l'un des formateurs. "Un truc de zinzin !" s'exclame un étudiant. "On est un peu dépassé, mais on va faire des trucs de fou", poursuit-il enthousiaste. Cette technologie est déjà utilisée aux États-Unis. En France, les élèves de Ciné Fabrique sont les seuls à pouvoir se former sur cet outil actuellement.

"C'est le cinéma qui nous réunit"

Maëlys, après une licence de cinéma, "très théorique", voulait passer à la pratique. Elle est ravie de sa formation. "On vient tous de différentes régions, avec des parcours très différents, et on travaille ensemble, c'est le cinéma qui nous réunit", dit-elle, apparemment satisfaite. Anatole était en biologie, puis est devenu jardinier, "mais la passion du cinéma l'a emporté", explique-t-il.

Ciné Fabrique creuse son sillon depuis bientôt 10 ans et poursuit sa transformation. Des panneaux photovoltaïques seront installés afin de viser un bâtiment passif. Un potager est en cours de création. Il servira pour la cantine de l'école. Autant de graines en devenir.

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