Ce mardi 3 décembre, l’Université Lyon 2 et l’ENS de Lyon se sont mobilisés dans le cadre d’une journée d’action "universités en danger". Les établissements alertent sur les coupes budgétaires et le manque de moyens, qui menacent leur fonctionnement.
Derrière les vitres de l’université, les visages sont graves. Sur les bancs de la faculté, ce ne sont pas des étudiants mais les enseignants et personnels des universités lyonnaises. Ce mardi 3 décembre, la présidente de l’université Lyon II et le président de l’ENS de Lyon se sont réunis pour une conférence de presse commune avec pour mot d’ordre "universités en danger". Les établissements tirent la sonnette d’alarme sur les coupes budgétaires qui leur sont imposées et une situation financière de plus en plus critique. Ainsi, les mesures salariales non compensées prélevées sur la subvention pour charge de service public ont représenté une charge supplémentaire de 11,5 millions d’euros depuis 2022 pour l’Université Lumière Lyon 2 et 8,7 millions d’euros pour l’ENS de Lyon.
"On a dû retarder le recrutement d’un certain nombre de postes d’enseignants-chercheurs qui partaient à la retraite, donc on les a décalés d’un an. Ça a été une mesure très mal accueillie par l’établissement et je le comprends" explique Isabelle von Bueltzingsloewen, la présidente de l’Université Lyon II Lumière. "L’autre solution est d’abandonner toute rénovation bâtimentaire, mais on en payera le prix dans quelques années, voire peut-être tout de suite car on connaît l’état vétuste de certains de nos bâtiments" ajoute la présidente, soulignant une réalité de terrain très précaire. Les universités ont le sentiment d'être la variable d'ajustement de l'Etat.
Baisse du budget en euros constants
La situation des universités est de plus en plus critique. Le projet de loi finance 2025 affiche un budget à la baisse en euros constants pour l’enseignement supérieur et la recherche. Or, la majorité de la trésorerie de ces établissements est justement consacrée à des dépenses contractualisées, qui ne peuvent être réorientées vers des dépenses courantes. Il s’agit donc bien de restrictions budgétaires, qui vont contraindre les établissements d’enseignement supérieur et de recherche à réduire leur capacité d’accueil, revoir l’offre de formation, ou encore limiter le recrutement de doctorants et d’enseignants-chercheurs.
Cela se traduira par un budget en déficit de 6,7 millions d’euros pour l'ENS de Lyon, et de 8,4 millions pour Lyon II pour 2025.
Lyon II espère ne pas devoir toucher aux aides qu’elle apporte aux étudiants. Les établissements attendent un revirement du gouvernement, à l’heure où l’on vote pour renouveler les présidents d’universités.