Près de Lyon, les habitants de l'Arbresles sont appelés aux urnes ce dimanche 2 février. Ils vont devoir se prononcer pour ou contre la mise en place d'une vidéoprotection dans leur ville.
À l’Arbresle, commune de 6 500 habitants, un vote est organisé ce dimanche 2 février pour valider l’installation de 41 caméras dans les rues de la ville.
Un référendum déclaré en préfecture, voulu par le maire divers gauche de l'Arbresle, Pierre-Jean Zannettacci. " Moi au départ j'étais contre, mais avec des exemples d'incivilités, des cambriolages et des atteintes au bien, plus la pression de la gendarmerie, l'idée a évolué, détaille le maire. Dans la majorité municipale, tout le monde n'est pas d'accord, il y a des pour et des contres, donc on consulte le public."
"C'est une forme d'assurance"
" On est plus sur idée de résolution d'affaire, que sur une idée de se préserver de tous les délits ", complète l'élu. Il précise qu'il s'agit de "vidéoprotection" et non pas de "vidéosurveillance" : " c'est un enregistrement d'images, qui ne sera utilisé que quand il y aura un problème ".
Une étude a été menée par un cabinet indépendant spécialisé, qui intègre les recommandations de la gendarmerie avec deux types de caméras. " Il y a ce qu'on appelle les caméras d'ambiance, c'est un œil, c'est ce qu'on a sur les bâtiments municipaux. Sur les ronds-points, les entrées et sorties de commune, on a d'autres caméras spécifiques pour mieux identifier les véhicules en cas de besoin ", détaille David Giordana, ingénieur consultant chez Giordana Ingénieri.
" Si les gens font des faits et qu'ils sont pris sur les caméras, c'est bingo, mais ça n'arrive pas tout le temps, c'est une forme d'assurance", complète l'ingénieur consultant.
200 000 € d'installation
Une forme d’assurance trop chère et inutile pour l’opposition, qui depuis deux semaines distribue les tracts et encourage les habitants à aller voter. " Le niveau de délinquance à l'Arbresle est stable depuis plus de 10 ans et il est largement plus bas que la moyenne départementale, assure Sébastien Majerowicz, élu d'opposition, L'Arbresle écologique et solidaire. La vidéosurveillance n'est pas nécessaire et n'est pas urgente."
L’installation des 41 caméras, représente un coût de près de 200 000 euros avec 50% de subventions. La commune devra prévoir 17 500 euros par an pour maintenir leur efficacité en cas de fait divers.
" Malheureusement, des drames il y en aura qu'il y ait une vidéo surveillance ou pas, il faut plus investir dans le contact humain, dans la prévention, avec des rondes plus fréquentes des gendarmes, conteste l'élu d'opposition. Toutes les études montrent que la vidéosurveillance de l'espace public permet de résoudre que 3 % des enquêtes. "
Vote prévu ce dimanche
À l’Arbresle, les avis sont partagés au sein du conseil municipal comme dans la rue. "Je suis pour, je suis né à l'Arbresle, j'ai 40 ans et il y a pas mal de changements", annonce un habitant. " On nous a parlé du cas de Maëlys, s'il n'y avait pas eu de caméras de surveillance on n’aurait pas pu arrêter Nordahl Lelandais, ça fait réfléchir ", réagit une commerçante.
Avec moins de 50% d’électeurs, le résultat du vote de ce dimanche 2 février sera validé. Autour de l’Arbresle, plusieurs communes ont mis en place la vidéoprotection sans faire de référendum.