Bordeaux-Bègles aura été en "démontration" pendant une heure devant Grenoble (38-17), ce vendredi 7 février au soir, en ouverture de la 18e journée du Top 14. Les Grenoblois ne sont pas fiers de cette prestation, dixit le manageur.
Avec cinq essais inscrits, dont un dernier à l'ultime minute d'Adams, synonyme de bonus offensif, on peut le dire, la soirée aura été parfaite pour les hommes de Raphaël Ibanez qui reviennent à hauteur de Toulon et du Racing à la 7e place. En revanche, on attendait une autre performance des Grenoblois, les plus performants à l'extérieur de la saison. Compressés, indisciplinés, ils ont subi la fougue girondine, irrésistible en touche, solide en mêlée et performante dans le jeu debout.
Leur dernier quart de match, avec deux essais inscrits, n'aura finalement été qu'un feu de paille tant la différence a été grande entre les deux formations. Si Bordeaux-Bègles a laissé en route au moins trois occasions d'essais, l'UBB a franchi deux fois la ligne iséroise, suite à deux pénaltouches avec Avei (21e) puis Adams (32e) en finisseurs (17-3, 40). Récompense d'une entame généreuse et enthousiaste.
Pas rassasiés, les Girondins n'ont pas lâché leur proie au retour, voulant s'éviter tout mauvais retour au score. Et en moins de trois minutes, ils doublaient leur capital essais. D'abord par Madaule (42e), à la conclusion d'une superbe action collective et un service de Talebula, puis par l'ailier fidjien en personne (44e), opportuniste à souhait pour ramasser un ballon perdu par Ratini et inscrire son dixième essai de la saison (31-3).
Cela devenait simple, un peu trop pour les Bordelais qui se relâchaient en oubliant quelques fondamentaux de ce jeu. Du coup, Grenoble en profitait et convertissait sa première pénaltouche du match (60e) avec un essai en force de Buckle.
Plus entreprenant, avec l'apport de son banc, le FCG trouvait une deuxième fois la faille par Thiéry (31-17, 67e), plombant du même coup Musard dans le doute. A l'orgueil, après avoir dilapidé pas mal de munitions, le renard Adams s'en allait voler un ballon en mêlée et inscrire entre les perches l'essai de la délivrance comptable. Sans aucun doute, Bordeaux-Bègles a brillé, là où le FCG s'est éteint. Grenoble pointe pour l'instant à la 4e place, mais le week-end n'est pas terminé.
On n'est absolument pas surpris par la prestation de l'UBB
Fabrice Landreau (manageur de Grenoble): "ça a été une victoire sans conteste de la part des Bordelais qu'il faut féliciter. Ils se sont mis immédiatement dans le match, avec beaucoup d'agressivité, de volume de jeu, ce qui les caractérise, et puis très fort devant. Ils nous ont bien contrés en touche, fait reculer en mêlée.
On n'a pas eu cette rébellion qui nous caractérise pour ré-inverser le sort de ce match. J'ai le sentiment qu'on s'est mis trop à la faute, on était trop passif et ce carton jaune est complètement logique et montrait l'ampleur des difficultés qui nous attendaient en 1re mi-temps. A 17-3 à la mi-temps, on s'est dit le score est large mais avec une meilleure entame, en prenant le score, on aura peut-être les ressources pour revenir. Mais malheureusement, les 20 premières minutes ont été fatales avec deux essais encaissés. A 31-3, c'était terminé.
On n'est absolument pas surpris par la prestation de l'UBB, ils répondent exactement à ce qu'ils produisent depuis le début de la saison contre n'importe quelle équipe. Je suis surpris de notre non-combativité, c'est Grenoble qui n'a pas fait son match. L'UBB aurait pu inscrire deux essais de plus, cela aurait pu être une véritable correction, une humiliation pour nous. Ce soir, on n'est pas très très fier, c'était trop facile pour l'UBB."