Deuxième meilleure attaque du Top 14, le FCG sera opposé au Racing-Métro, ce samedi 27 septembre. Un club qui se distingue cette saison par son efficacité offensive, fruit d'un système de jeu alliant vitesse et mouvement imaginé cet été sur la base d'un effectif renouvelé.
Les statistiques en attestent: le FCG a déjà inscrit 17 essais, soit plus de la moitié que sur l'ensemble de la saison dernière (32)! Implacable au stade des Alpes (10 essais et deux bonus offensifs en trois matches), la tendance se vérifie également lorsque le club, 7e avec 16 points, évolue hors de ses bases.
Les Isérois, notamment portés par l'excellent début de saison de l'ouvreur Jonathan Wiesniewski (3e meilleur réalisateur avec 69 points) et de l'ailier fidjien Alipate Ratini (six essais, meilleur marqueur), ont ainsi marqué sept essais et glané deux bonus défensifs en trois déplacements, à Clermont, Montpellier et Oyonnax.
Efficacité dans les rucks, vitesse de circulation du ballon et occupation des espaces sont les préceptes du nouveau plan de jeu concocté à l'intersaison par Fabrice Landreau et son staff, conscients qu'une évolution du dispositif tactique, jusqu'alors chevillé à la puissance des avants, s'imposait pour franchir un cap après deux années consécutives dans l'élite. Tout cela est aussi le fruit d'une importante préparation physique.
Reportage Frédéric Lefrançois et Jérôme Ducrot
"Le changement n'est pas énorme. On a voulu se donner l'opportunité de jouer plus avec nos trois-quarts pour marquer plus d'essais, et d'insuffler à notre rugby un peu de 'french flair' pour être moins prévisibles", résume Bernard Jackman, ancien spécialiste de la défense au club, aujourd'hui garant du jeu grenoblois.Être moins prévisibles"
Davantage dirigées par les lignes arrières, les intentions offensives du FCG impliquent désormais une répartition plus équilibrée du travail entre le pack et les trois-quarts, ainsi que l'utilisation moins systématique des 'pick and go' et des ballons portés.
Le système de jeu s'appuie également moins sur "l'instinct de jeu", cher à l'ancien entraîneur des lignes arrières Franck Corrihons, et davantage sur des combinaisons de jeu minutieusement répétées à l'entraînement.
"Chaque joueur est responsabilisé et a un rôle précis à jouer dans chaque phase de jeu. C'est aussi une manière de lui enlever la pression du jeu au 'feeling'", explique Jackman. "L'idée est de relancer le jeu sans temps mort et de toujours attaquer l'espace. Ce qui n'empêche pas d'être audacieux quelle que soit la zone du terrain. Notre style fonctionne très bien avec les qualités de ce groupe, dont le point fort est l'endurance", ajoute-t-il.
Trouver des parades
La condition physique et la vitesse d'exécution des combinaisons, éléments moteurs de la réussite d'un tel dispositif voué à "asphyxier" le rideau défensif de l'adversaire, ont été particulièrement travaillées pendant la préparation.Du côté de la charnière, autre pièce maîtresse au sein de laquelle Charl McLeod et Wiesniewski forment un duo parmi les plus remarqués du Championnat, l'accent a été mis sur l'éjection rapide des ballons des zones de rucks et l'alternance avec le jeu au pied. "Ce dispositif met davantage nos corps à l'épreuve. On sort des matches rincés mais on s'éclate sur le terrain", témoigne le troisième ligne Fabien Alexandre.
Comme l'ensemble de l'encadrement, Alexandre a vu pointer, notamment contre Bayonne samedi (24-15), les premiers dysfonctionnements de la machine iséroise, qui aura pour principal défi de mieux faire évoluer sa mécanique en fonction du style de son adversaire.
"Les équipes savent que l'on produit du jeu et elles commencent à nous voir venir. Il va falloir trouver des parades", prévient le flanker. "On sait bien que notre jeu ne va pas faire mouche à chaque fois, surtout avec l'arrivée de l'hiver, analyse de son côté Sylvain Bégon, l'entraîneur des avants. L'alternance peut passer par un jeu d'avants plus précis."