"Un dimanche pour tout gâcher". C'est le titre choisi par Michel Lafarge, le président du Rugby Club de Chamalières, pour présenter ses excuses après que son équipe, sacrée samedi championne d'Auvergne de 2e série, se soit illustrée sur internet en publiant la photo du Bouclier passé au barbecue.
Certains diront que c’est l’esprit, potache, du rugby, d’autres que nous sommes face à de la bêtise pure. Toujours est-il que si l’équipe de Chamalières voulait que la France entière sache qu’elle venait de remporter le titre de championne d’Auvergne de 2e série, elle ne pouvait pas s’y prendre de la pire des manières.
Le lendemain de sa victoire sur Cisternes, 23 à 6, les joueurs de Chamalières n’ont rien trouvé de mieux à faire que de brûler le bouclier. Nos confrères de Sports-Auvergne ont retrouvé trace de l’action sur le réseau social Snapchat. On y voit ledit bouclier dans un barbecue à sa dimension.
Sur son compte Facebook, Jean-Yves Dijol, membre du comité d’Auvergne de rugby, a réagi en adressant un message aux « amis » de Chamalières, les remerciant pour « cette photo qui circule sur les réseaux sociaux ». Un cliché qui « fait vraiment plaisir à tous ceux qui, avant vous ont eu le plaisir et la fierté de toucher le bout de bois ». Il ajoute : « Bravo aussi pour la belle image que vont en retenir les parents des enfants de nos écoles de rugby et le très bel effet produit sur les mécènes et les sponsors du rugby amateur qui investissent sur le rugby amateur ce sport exemplaire ».
Sur le site du Rugby Club de Chamalières, son président a réagi lundi en début de matinée. Michel Lafarge présente ses « excuses aux amis du rugby chamalièrois qui fête cette année son cinquantenaire ». Un peu plus haut, il écrit : « En quelques heures, l'acte de quelques inconscients a plongé tout le club dans un désarroi total, dans un sentiment d'impuissance et d'incrédulité, d'incompréhension et de honte. Rien ne sert aujourd'hui de garder le silence sur ce que tant de monde sait désormais, de tenter de camoufler ou de masquer la vérité ».
Michel Lafarge promet que « ce bouclier, que nous avions nous même fabriqué en 2013, sera bien évidemment remplacé par un autre, sans que les finances du club ne soient impactées ». Mais il s’inquiète aussi des conséquences que pourrait entraîner un tel comportement : « Ce matin, ma tristesse est infinie et je ne sais pas quel sera l'avenir du club. Dans le rugby comme dans la vie, les choses basculent vite... »Depuis deux ans, je travaille d'arrache-pied, chaque jour, avec la quinzaine de bénévoles du Stade Chamalièrois Rugby pour entretenir l'image d'un club formateur, respectueux des autres et des valeurs du rugby. Aujourd'hui, tout ce travail a été balayé en un rien de temps, et notre club fait figure de symbole de l'irrévérence.